L'avis de Mediafilm

Sylvain L'Espérance dresse dans UN FLEUVE HUMAIN l'état des lieux d'un monde aux traditions perturbées. Un monde beau, indolent, à l'horizon indéfinissable, qui invite à la contemplation. D'où l'approche impressionniste privilégiée par l'auteur du TEMPS QU'IL FAIT. Celui-ci livre une chronique des saisons, ni misérabiliste (que de dignes gens à l'image), ni alarmiste (en ce qui a trait au dérèglement du climat), dans laquelle il illustre avant tout le rapport symbiotique entre la nature et l'homme, commercial entre l'homme et son voisin. Certes, on peut reprocher à L'Espérance une narration empesée et trop écrite et des témoignages trop longs. On s'étonne aussi de constater que son film, dont le point de vue est rigoureusement localisé, fait abstraction des causes globales des changements climatiques sur la pêche et l'agriculture dans le delta du Niger. De toute évidence, le cinéaste n'a pas voulu appliquer à son poème, admirablement photographié, les règles et contraintes d'une enquête. Réflexion faite, son choix se défend.

Martin Bilodeau