G.-B. 2006. Drame psychologique de Andrea Arnold avec Kate Dickie, Tony Curran, Martin Compston. Opératrice dans une compagnie de vidéosurveillance de Glasgow, une femme solitaire espionne un ex-détenu qui fait resurgir en elle de tragiques souvenirs. Exploration minutieuse d'une obsession liée à un trouble psychologique. Progression dramatique lente et parfois frustrante. Réalisation nerveuse et précise. Jeu minimaliste efficace de K. Dickie. (sortie en salle: 15 juin 2007)
Opératrice dans une compagnie de vidéosurveillance de Glasgow, une femme solitaire espionne un ex-détenu qui fait resurgir en elle de tragiques souvenirs. Exploration minutieuse d'une obsession liée à un trouble psychologique. Progression dramatique lente et parfois frustrante. Réalisation nerveuse et précise. Jeu minimaliste efficace de K. Dickie. (sortie en salle: 15 juin 2007)
RED ROAD est le premier volet de la trilogie «Advance Party» initiée par trois apôtres de Dogme 95 - Lone Sherfig (ITALIEN POUR DÉBUTANTS), Anders Thomas Jensen (ADAM'S APPLES) et Lars Von trier (LES IDIOTS). Chacun des films doit comporter les mêmes personnages, lesquels sont défendus par les mêmes acteurs, sous la direction de trois cinéastes débutants. L'Anglaise Andrea Arnold ouvre donc la marche avec ce poème urbain sur fond d'étude psychologique. Laquelle nous entraîne dans les méandres d'une obsession voyeuriste liée à un trouble dont les causes ne sont révélées qu'à la toute fin du film. Ce qui rend la progression dramatique extrêmement lente et parfois frustrante. Cependant, la minutie quasi chirurgicale de la réalisation retient l'attention, de même que le travail nerveux et précis de la caméra à l'épaule. En outre, les images vidéo passent sans crier gare de la laideur verdâtre à des teintes sublimes, ce qui a pour effet de captiver et de désarçonner à la fois. Pour son premier rôle dans un long métrage, Kate Dickie offre une performance minimaliste très efficace.
Texte : André Caron
Odile Tremblay - Le Devoir
(...) la réalisatrice britannique livre un film très réussi, nerveux, réaliste et tragique, couronné du prix du jury au Festival de Cannes en 2006. RED ROAD tisse sa trame mystérieuse sur des liens passés entre les protagonistes, livrant ses secrets goutte à goutte. (...) RED ROAD révèle à la fois une actrice de haut vol au physique atypique et une cinéaste dotée d'un vrai regard, d'une sensibilité aiguë et d'une voix qui crie.
Kirk Honeycutt - The Hollywood Reporter
Using no music, Arnold builds tension and creates moods through the background sounds of Glasgow. Robbie Ryan's hand-held camera gives the film an apropos roughness that fits this tough cityscape. Danger seems to lurk everywhere even as people go about their normal activities, walking dogs or hauling dirty clothes to the Laundromat. Arnold invests comedy and drama into the tiniest events Jackie observes on her monitors. The director fills her first feature with pent-up emotions that only reveal their origins in time.
Gilles Renault - Libération
RED ROAD dénote une ferme aptitude à restituer sans pathos le quotidien blême de quidams unis dans la dèche (...). Du confinement dans une cage d'ascenseur taguée à une scène de baise explicite, de la verticalité des tours de béton aux écrans de contrôle à travers lesquels la police locale scrute la population, l'image est irréprochable et aucune fausse note ne vient contredire la fermeté d'une mise en scène (...). Certes, le fond (...) a du mal à rivaliser avec la forme. Tout laisse néanmoins à penser qu'Andrea Arnold ne va pas s'éclipser de sitôt.
Kevin Crust - The Los Angeles Times
A spellbinding, intelligent thriller that takes its time to get where it's going but is well worth the trip, RED ROAD is the feature debut of British filmmaker Andrea Arnold(...). Part of the Advance Party Concept, a new project from some of the folks who brought us the minimalist Dogma 95, the film is a gritty tour of Glasgow's projects via the all-seeing City Eye surveillance system.
Frédéric Strauss - Télérama
Fascination, répulsion, envie de meurtre ou de sexe, plaisir et douleur, sur fond de décor réaliste à la Ken Loach: l’intime et le social font un mélange étonnant, déconcertant parfois. Comme le choix d’Andrea Arnold d’en passer par un scénario touffu, aussi lesté que celui d’un mélo, tout en favorisant les moments purement visuels, avec un réel sens de la mise en scène. D’une manière ou d’une autre, RED ROAD veut remuer. Certains diront : trop. En tout cas, ce film tout en tension fait plus que retenir l’attention.
Vincent Ostria - L'Humanité
Dans un premier temps, on est intrigué par ce drame où les caméras de surveillance tiennent un rôle central. Jackie, opératrice dans une société de vidéosurveillance de Glasgow, repère sur ses écrans un repris de justice... Après l’avoir suivi par caméra interposée, puis sur le terrain, elle finit par entrer en contact avec lui. Jusque-là, c’est parfait. Tout se délite quand on découvre à quoi tout cela rime. Finalement, le film, qui s’enferre dans le déterminisme et le moralisme, n’est qu’un banal mélo social aux oripeaux modernistes.