Can. 2006. Documentaire de Benoît Pilon . Portrait d'un «orphelin d'Huberdeau» et la lutte qu'il mène avec ses compagnons d'infortune pour retrouver leur dignité perdue. Étude d'un volet sombre de l'histoire sociale du Québec articulée autour d'un «personnage» attachant et charismatique. Certains témoignages déchirants. Réalisation discrète et respectueuse. Propos colorés du principal intéressé. (sortie en salle: 1 septembre 2006)
Portrait d'un «orphelin d'Huberdeau» et la lutte qu'il mène avec ses compagnons d'infortune pour retrouver leur dignité perdue. Étude d'un volet sombre de l'histoire sociale du Québec articulée autour d'un «personnage» attachant et charismatique. Certains témoignages déchirants. Réalisation discrète et respectueuse. Propos colorés du principal intéressé. (sortie en salle: 1 septembre 2006)
Benoit Pilon possède ce don inouï de sortir de leur anonymat des individus qui cachent une humanité insoupçonnée, comme en témoignent ses films ROSAIRE ET LA PETITE-NATION et ROGER TOUPIN, ÉPICIER VARIÉTÉ. C'est lors du tournage de ce dernier documentaire qu'il fait la connaissance de l'attachant et charismatique Nestor, un «survivant» de la triste époque des «enfants nés du péché». Bien que ce volet très sombre de l'histoire du Québec soit plutôt pénible à ressasser, le film, loin d?être sinistre, ranime l?espoir, notamment grâce au verbe coloré du volubile Nestor, oscillant entre cabotinage léger et poésie brute. Néanmoins, on entend aussi les témoignages souvent déchirants de mères qui ont dû, à l'époque, renoncer à leurs poupons. Comme toujours chez Pilon, l'approche se veut discrète et respectueuse, et toute la place est laissée aux participants qui, en racontant sans fausse pudeur leurs drames personnels, exorcisent un peu les démons du passé.
Texte : Jean Beaulieu