Tch. 2006. Comédie de Jiri Menzel avec Ivan Barnev, Oldrich Kaiser, Julia Jentsch. Dans les années 1930 à Prague, un jeune et ambitieux aide-serveur prend tous les moyens pour gravir rapidement les échelons de la société. Récit caustique tiré d'un roman de Bohumil Hrabal. Entrée en matière savoureuse. Images d'une grande beauté. Traitement un peu daté malgré une réalisation assurée. Interprétation dans la note. (sortie en salle: 21 novembre 2008)
Dans les années 1930 à Prague, un jeune et ambitieux aide-serveur prend tous les moyens pour gravir rapidement les échelons de la société. Récit caustique tiré d'un roman de Bohumil Hrabal. Entrée en matière savoureuse. Images d'une grande beauté. Traitement un peu daté malgré une réalisation assurée. Interprétation dans la note. (sortie en salle: 21 novembre 2008)
En dépit d'un hiatus d'une douzaine d'années depuis son précédent long métrage, Jiri Menzel (MON CHER PETIT VILLAGE), possède encore le verdeur et le sens de l'humour grinçant qui caractérisent son cinéma. En témoigne l'entrée en matière savoureuse de MOI QUI AI SERVI LE ROI D'ANGLETERRE, filmée à la manière d'un burlesque du muet, ainsi que les images d'une grande beauté par lesquelles le cinéaste transpose à l'écran la prose caustique de son auteur fétiche Bohumil Hrabal («Alouettes sur le fil», «Trains étroitement surveillés»). En contrepartie, le film se ressent de ses origines romanesques, par sa voix-off dominante, tandis que la construction par flashbacks alourdit le rythme et occasionne parfois des ruptures de ton. En outre, le traitement de certaines scènes égrillardes, représentant la femme comme objet de plaisir ou de reproduction, apparaît quelque peu daté. En revanche, il importe de souligner la force du tandem à l'avant-plan, marqué par le jeu bonhomme d'Ivan Barnev et pince-sans-rire de Martin Huba. Somme toute, un beau retour pour le cinéaste de 70 ans.
Texte : Jean Beaulieu