All. 2006. Drame de moeurs de Oskar Roehler avec Moritz Bleibtreu, Christian Ulmen, Martina Gedeck. Les destins entrecroisés de deux demi-frères, un biologiste timoré et un enseignant libidineux, abandonnés à la naissance par leur mère hippie. Adaptation simplifiée mais satisfaisante du roman de Michel Houellebecq. Observations mordantes sur les moeurs contemporaines. Traitement mélodramatique inattendu, donnant lieu à des passages poignants. Réalisation appliquée. Interprétation sensible. (sortie en salle: 24 novembre 2006)
Les destins entrecroisés de deux demi-frères, un biologiste timoré et un enseignant libidineux, abandonnés à la naissance par leur mère hippie. Adaptation simplifiée mais satisfaisante du roman de Michel Houellebecq. Observations mordantes sur les moeurs contemporaines. Traitement mélodramatique inattendu, donnant lieu à des passages poignants. Réalisation appliquée. Interprétation sensible. (sortie en salle: 24 novembre 2006)
Après avoir porté à l'écran EXTENSION DU DOMAINE DE LA LUTTE, de Michel Houellebecq (en 2000), Philippe Harel a de nouveau travaillé avec l'écrivain français sur un projet d'adaptation des «Particules élémentaires». Lequel projet a avorté, pour ensuite renaître sous la gouverne d'Oskar Roehler (le bouleversant NO PLACE TO GO). Ce dernier a transposé assez fidèlement la trame du roman dans l'Allemagne d'aujourd'hui, reprenant à son compte les observations mordantes et d'une douloureuse lucidité de Houellebecq sur les moeurs de ses contemporains. Cependant, Roehler a simplifié les données scientifiques et sensiblement modifié la fin du récit, évacuant ses aspects futuristes et visionnaires: création par le clonage d'une humanité nouvelle ayant redéfini le sentiment amoureux, à partir des travaux révolutionnaires de Michael. Par ailleurs, la réalisation appliquée privilégie, dans le dernier tiers, un traitement mélodramatique inattendu qui, bien que trahissant quelque peu l'esprit du roman, donne lieu à des passages fort poignants, grâce au jeu sensible de M. Bleibtreu et M. Gedeck.
Texte : Louis-Paul Rioux
Emmanuelle Plante - Ici
S'il est vrai que la structure narrative du roman aurait été difficile à reproduire au cinéma, il n'en reste pas moins qu'Oskar Roehler en a retiré les lignes les plus fines. (...) Les vrais fans resteront largement sur leur faim, les autres se laisseront guider dans cette atmosphère particulière de désabusés et de dépravés.
Nicolas Marcadé - Les Fiches du Cinéma
Il semble ici n'y avoir aucune volonté de penser, de dire, ou de transmettre quoi que ce soit. Il s'agit juste, suivant les règles basiques de l'adaptation à l'américaine, de prélever des anecdotes dans un roman, de les filmer de façon platement figurative, de les vider de leur complexité et de leur densité, et de les empiler les unes sur les autres.
Jean-François Rauger - Le Monde
(...) le recours à un certain sentimentalisme, perceptible dans l'usage de la musique ou la fonction du montage, fait partiellement échouer ces PARTICULES ÉLÉMENTAIRES et les ramène dans un chemin finalement déjà assez banalisé qui rogne insensiblement, mais inexorablement, la puissance du matériau de base. Dommage.
Nicolas Schaller - Première
Si cette adaptation retrouve le cynisme neurasthénique du best-seller de Michel Houellebecq, il en élude la dimension théorique et scientifique, bref, tout son aspect visionnaire.
Aurélien Ferenczi - Télérama
Adapté à l'écran, l'univers de Houellebecq perd de sa noirceur, à bon escient. (...) Pour rendre son film un peu respirable, le réalisateur Oskar Roehler accepte de croire davantage en l’humain que le romancier dont il s’inspire...