Can. 2006. Comédie de moeurs de Louis Champagne avec Louis Champagne, Lorenzo Gélinas, Louis-David Morasse. Deux compagnons de beuverie enterrent la vie de garçon d'un ami au Festival western de St-Tite. Production sympathique mais inégale aux allures de faux documentaire. Scénario brouillon constitué d'échanges improvisés entre les protagonistes. Réalisation frisant l'amateurisme. Interprétation naturelle. (sortie en salle: 6 avril 2007)
Deux compagnons de beuverie enterrent la vie de garçon d'un ami au Festival western de St-Tite. Production sympathique mais inégale aux allures de faux documentaire. Scénario brouillon constitué d'échanges improvisés entre les protagonistes. Réalisation frisant l'amateurisme. Interprétation naturelle. (sortie en salle: 6 avril 2007)
Comme c'est souvent le cas avec les productions au budget indigent, ce premier long métrage de Louis Champagne embrasse ses moyens limités plutôt que de tenter de les camoufler. Le choix du Festival de St-Tite comme décor donne toutefois un peu de relief à ce quasi-documentaire. Sans véritable structure narrative, le récit est principalement constitué d'une série d'échanges apparemment improvisés entre les personnages. Les conversations oscillent entre grossièreté et tendresse, n'allant jamais très en profondeur mais illustrant bien la camaraderie virile et les non-dits qui la cimentent. La facture visuelle est brouillonne, à la limite de la vidéo amateur, mais cela n'enlève rien au caractère sympathique de l'entreprise. Dans cette même optique, l'interprétation mise surtout sur le naturel. Plusieurs rôles sont d'ailleurs tenus par des non-professionnels.
Texte : Kevin Laforest
Anabelle Nicoud - La Presse
Filmé à la façon d'un documentaire, LES CAVALIERS DE LA CANETTE est un premier long métrage sympathique et spontané. Corollaire de cette autoproduction: le scénario, qui aurait mérité quelques éclaircissements, les plans un peu brouillon et des dialogues saturés de «stie» et «sacrament». Ces défauts peuvent irriter, ou au contraire séduire. Une chose est certaine: le dramaturge qu'est Louis Champagne (L'homme des tavernes) assume un style volontairement coloré, populaire, et sincère. Le tout, avec un fond de cadre qui a lui seul vaut le détour: Saint-Tite, son rodéo et ses cowboys.
Michaël Augendre - Ici
Louis Champagne ne s’est pas compliqué la vie. Il a pris sa caméra et a appelé ses copains. Ils ont débarqué au Festival western de Saint-Tite et ils ont fait leur film. Tout simplement. Le piège? Sombrer dans la vulgarité, un voyeurisme de pacotille, la grosse farce alcoolisée où le spectateur serait comme un invité sobre dans une fête où tout le monde titube. LES CAVALIERS DE LA CANETTE échappe à ses clichés pour nous entrouvrir la porte des relations humaines. Et pas n’importe lesquelles! Celles de l’amitié masculine. Vous savez, cette amitié «franche et virile» qui ne fait pas toujours de femmes fantasmées, de délires grossiers, de fumées prohibées, d’effluves d’alcool et de silences partagés. C’est ce que voulaient connaître Louis et Lorenzo en plantant leur caravane bancale au Festival western et en invitant Louis D. pour fêter l’enterrement de sa vie de garçon. Le «malheureux» va se marier et avoir un enfant. Cela valait bien une fin de semaine de folie... Malheureusement, tout a changé. Louis D. a d’autres préoccupations en tête et ne fera que mimer le célibataire en fête. Ses deux amis feront semblant de le croire, assistant à l’enterrement d’une amitié plutôt qu’à celui d’une vie de garçon. La femme, cet élément étranger et perturbateur si difficile à comprendre, a révolutionné le petit monde de Louis et Lorenzo, célibataires adoucis. D’où ce terrible va-et-vient: l’envie bien cachée de trouver l’amour et le désir (…) de vivre sans norme. Au fond d’eux-mêmes, nos cavaliers de la canette le savent: ils ne sont que des célibataires en sursis. Mais ils ne savent pas s’ils doivent s’en satisfaire...
Kevin Laforest - Voir
Sans véritable structure narrative, le récit est principalement constitué d'une série de conversations qui oscillent entre grossièreté et tendresse, n'allant jamais très en profondeur mais illustrant bien l'amitié entre hommes, qui repose souvent sur les non-dits. Beaucoup de boisson et d'engueulades viriles sont au programme, en plus de marques d'affection maladroites mais sincères. (...) Ce premier long métrage de Champagne s'inscrit dans le nouveau courant DIY (Do It Yourself) du cinéma québécois, ayant été tourné entre amis avec les moyens du bord, sans attendre les subventions: " (...) on peut faire les choses spontanément, grâce aux caméras numériques et aux ordinateurs, on peut monter ça à la maison." (...) LES CAVALIERS DE LA CANETTE est parfois un peu brouillon, mais ceci n'enlève rien au caractère sympathique de l'entreprise: "On tournait en cinéma direct, explique Champagne, on a tourné beaucoup de scènes qui sont improvisées, on partait à l'aventure (…)."