Fr. 2006. Drame psychologique de Robert Guédiguian avec Ariane Ascaride, Gérard Meylan, Chorik Grigorian. Débarquant en Arménie à la recherche de son père malade, une cardiologue de Marseille se transforme au gré de ses rencontres. Récit intimiste bifurquant vers une mini-fresque sociale. Ruptures de ton parfois brutales. Réalisation de métier. Interprétation d'ensemble solide. (sortie en salle: 15 décembre 2006)
Débarquant en Arménie à la recherche de son père malade, une cardiologue de Marseille se transforme au gré de ses rencontres. Récit intimiste bifurquant vers une mini-fresque sociale. Ruptures de ton parfois brutales. Réalisation de métier. Interprétation d'ensemble solide. (sortie en salle: 15 décembre 2006)
Après un crochet en solitaire à Paris (LE PROMENEUR DU CHAMP DE MARS), Robert Guédiguian transporte une partie de sa famille-cinéma au pays de ses ancêtres, à l'instar d'Atom Egoyan (ARARAT), issu comme lui de la diaspora arménienne. Évoquant à la fois le passé, le présent et le futur de ce peuple meurtri, le scénario mêle drame familial, chronique, road-movie, polar et mélo. Ce foisonnement de genres et de thèmes provoque quelques ruptures de ton dont certaines sont abruptes, comme celle de l'affrontement de l'héroïne avec les mafieux, qui constitue la partie la plus faible du film. Toutefois, ce voyage initiatique d'une femme en terra incognita donne lieu à une fresque sociale intimiste d'où ressortent la sensibilité et la finesse du réalisateur de MARIUS ET JEANNETTE. Ariane Ascaride livre une prestation solide, bien secondée par la troupe habituelle du cinéaste, à laquelle se sont joints quelques nouveaux membres.
Texte : Jean Beaulieu
Jean-Luc Douin - Le Monde
Guédiguian oppose la ''saloperie'' du business et les excès de l'ultralibéralisme à ce qui reflète l'âme d'un pays: paysages, lumière, musique, convivialité. Au-delà de sa peinture sensuelle d'une terre qui, aux yeux de l'héroïne, devient de moins en moins étrangère, LE VOYAGE EN ARMÉNIE propose une belle ode à la communauté, quelle qu'elle soit, pourvu qu'elle n'adopte pas le repli identitaire mais respecte le moi profond de chaque individu, et résiste à la mondialisation.
Jean A. Gili - Positif
Guédiguian joue des multiples codes du spectacle: à partir d'une aventure familiale, il glisse sur la fausse ligne du documentaire de voyage, avant de mélanger chronique et invention, comédie et mélo, notations quotidiennes et réflexions philosophiques, pour ne pas dire métaphysiques. (...) son film recèle des trésors d'émotion et de sensibilité.
Alain Lorfèvre - La Libre Belgique
Le retour aux sources est un exercice difficile où menacent la carte postale et les bons sentiments. Guédiguian évite en partie les écueils en ne cachant pas la réalité de l'Arménie, plus pauvre des républiques caucasiennes (...). Mais en mêlant les genres, passant du drame à la réflexion politique, de la quête identitaire au polar, du tourisme au reportage, Guédiguian trop embrasse et, donc, mal étreint.
Claudine Kolly - Ciné-Feuilles
Le réalisateur d'origine arménienne propose un voyage au coeur de son pays, de son histoire, d'une civilisation qu'il ne connaissait pas en faIt. Comme un retour aux sources. (...) Si la démarche est louable, la facture en est parsemée de longueurs et de lourdeurs. Comme si la terre collait un peu trop aux souliers de Guédiguian! Pourtant, un film qui vaut le détour.
Antoine de Baecque - Libération
(...) le film ne cesse de bifurquer, d'un hôtel à un salon de coiffure, d'un road movie brinquebalant aux courses-poursuites d'un polar improvisé, des églises aux escarpins, de la ville à la campagne. La seule chose que Guédiguian ne ramène pas d'Ereva, c'est la mièvrerie touristique. Et ce qu'il conserve, où qu'il filme, est l'acuité d'un regard, celui qui prend à revers les cartes postales.