Fr. 2006. Thriller de Éric Barbier avec Yvan Attal, Clovis Cornillac, Pierre Richard. Un photographe en instance de divorce est l'objet d'une vengeance mystérieuse ourdie par un ancien camarade de classe. Intrigue criblée d'invraisemblances tirée d'un roman de Ted Lewis. Effets de mise en scène ostentatoires. Jeu solide de C. Cornillac. (sortie en salle: 22 février 2008)
Un photographe en instance de divorce est l'objet d'une vengeance mystérieuse ourdie par un ancien camarade de classe. Intrigue criblée d'invraisemblances tirée d'un roman de Ted Lewis. Effets de mise en scène ostentatoires. Jeu solide de C. Cornillac. (sortie en salle: 22 février 2008)
Dans «Plender», son roman à deux voix, Ted Lewis (GET CARTER) opposait à forces égales un bouillant détective privé et un photographe de haut standing. En portant le roman à l'écran, Éric Barbier (LE BRASIER) a poussé le premier jusqu'à la démence, faisant de lui le vilain de service, et du second, une proie quasi angélique à laquelle les spectateurs peuvent s'identifier. Si le cinéaste prétend explorer les zones grises et l'animalité des deux hommes, force est d'admettre que son film ne va pas à la cheville de ceux réalisés sur des paris similaires par Martin Scorsese (CAPE FEAR) et Michael Haneke (CACHÉ). Car LE SERPENT se résume plutôt à un fastidieux exercice de style, hitchcockien et (presque par conséquent) freudien, sur les thèmes de la mauvaise conscience, de la domination maternelle et du faux coupable. Les personnages secondaires, rapidement esquissés, servent de leviers à un duel invraisemblable que Barbier filme avec un goût pour l'esbroufe et l'image léchée, en phase il est vrai avec l'univers dans lequel évolue le personnage du photographe campé par un Yvan Attal égal à lui-même. À tous les niveaux, Clovis Cornillac garde devant ce dernier une bonne longueur d'avance.
Texte : Martin Bilodeau
Martin Bilodeau - Le Devoir
(...) le film (...) se résume (...) à un exercice de style fastidieux, voire à un petit précis freudien pas particulièrement neuf ou éclairant. (...) CAPE FEAR au foie gras farci d'invraisemblances et d'effets de mise en scène artificiels. (...) il n'y a pas de quoi fouetter un chat dans ce thriller à l'américaine sans la musique, à la française sans la chanson.
Martin Gignac - Ici
Son récit (...) est conçu avec un savoir-faire indéniable, bénéficiant tour à tour d’une mise en scène ingénieuse, d’une trame sonore mélodique (...) et de soubresauts horrifiques qui tiennent en haleine. La mécanique (...) n’est pourtant pas huilée parfaitement. Trop souvent, la technique l’emporte sur le scénario. (...) Le duel attendu entre les deux protagonistes n’arrive pas à sauver la mise.
Manon Dumais - Voir
Multipliant des cadrages qui se veulent recherchés et misant sur une photographie sombre hyper-léchée, le réalisateur signe un thriller violent, artificiel et maniéré dont l'esthétique soignée met en relief la faiblesse du scénario.
Alain Spira - Paris Match
Éric Barbier (…) signe ici un thriller honorable servi par une distribution séduisante. (Il) sait instaurer un climat, mais au service d’un scénario qui, trop vite, perd sa crédibilité et dérape dans le grotesque, comme trop de polars hollywoodiens.
Gaël Golhen - Première
Caméra coup-de-poing, brutalité sèche et éclairs de violence: LE SERPENT est d’abord un pur exercice de style et Éric Barbier bastonne le spectateur à coups de plans léchés et d’uppercuts sensoriels ultraréférentiels (...). Dans toute cette avalanche de néopolars français, LE SERPENT est sans doute celui qui a le plus de style.