Fr. 2006. Drame psychologique de Jean-Pierre Darroussin avec Jean-Pierre Darroussin, Valérie Stroh, Amandine Janin. Déçu par le monde mesquin dans lequel il évolue, un avocat bourgeois quitte les siens pour un appartement modeste dans un quartier populaire. Adaptation fine et sensible du roman d'Emmanuel Bove. Scénario économe d'effets mais aux nombreux traits d'esprit. Réalisation consciencieuse et mesurée. Interprétation nuancée. (sortie en salle: 13 avril 2007)
Déçu par le monde mesquin dans lequel il évolue, un avocat bourgeois quitte les siens pour un appartement modeste dans un quartier populaire. Adaptation fine et sensible du roman d'Emmanuel Bove. Scénario économe d'effets mais aux nombreux traits d'esprit. Réalisation consciencieuse et mesurée. Interprétation nuancée. (sortie en salle: 13 avril 2007)
L'aliénation et la mesquinerie. Tels sont les deux principaux maux de nos sociétés auxquels Charles Bénesteau tente d'échapper dans cette adaptation fine et sensible du roman d'Emmanuel Bove. Le personnage est campé avec une puissance tranquille par Jean-Pierre Darroussin, qui signe par ailleurs la réalisation consciencieuse, mesurée, anti-spectaculaire, du film. Des débuts de cinéaste fort prometteurs, en somme, dont témoignent avec éloquence la richesse de la peinture sociale, la profondeur psychologique des personnages, et par dessus tout, l'économie du scénario (coécrit avec Valérie Stroh), qui prend le parti de la nuance et de la suggestion. Ainsi, alors que nous prêtons d'emblée au protagoniste une sagesse intérieure, nous sommes à la fois surpris et déroutés d'apprendre au dernier acte que lui-même n'avait aucune idée des raisons qui l'avaient poussé à faire ce choix de vie singulier. De cette surprise, et de bien d'autres, découle la force de ce film beau et intelligent, bien défendu par tous ses interprètes.
Texte : Martin Bilodeau
Manon Dumais - Voir
(...) avec ses plans peu usités de Paris et sa douce lumière crépusculaire, le film s'apparente à une longue rêverie, comme si Bénesteau vivait sa vie dans un état somnambulique. (...) Film délicat et sensible, cette fable sociale aux accents tantôt réalistes, tantôt oniriques traduit cruellement l'incommunicabilité entre les classes sociales.
Malcolm Fraser - Mirror
The mood of the film keeps shifting between intrigue and alienation; the uncertain dramatic structure, plus a strange narrative device that pops up towards the end, ultimately tip the scales towards a distancing effect. But the strong performances, especially from (...) Valérie Stroh (...), and the intriguing themes earn Darroussin good marks for effort.
Alain Lorfèvre - La Libre Belgique
Darroussin filme sans complaisance aussi bien la curiosité médisante des petites gens que la préciosité arrogante des grands bourgeois. Il instille une atmosphère évanescente qui confine à l'onirisme dans la dernière partie (...). On se laisse charmer par ce «petit film» sans prétention, ni formelle ni intellectuelle, mais intériorisé et profondément humain.
Didier Perron - Libération
LE PRESSENTIMENT alterne entre la ligne claire d'une description des journées démeublées d'un renonçant et le gros trait d'épisodes naturalistes. Le résultat, sans convaincre pleinement, n'en demeure pas moins continûment curieux et devrait donner surtout à ceux qui n'ont jamais lu Bove le désir d'aller y voir de plus près.
Deborah Young - Variety
With so much comic potential in the story, Darroussin takes the less likely directing route of a fairly straight character study with touches of whimsy. (...) Never boring, the story is spiked with illuminating touches, like a stranger who pours out concern for Charles in a park, or the collective protection offered to their own by his busybody neighbors.
Jean Roy - L'Humanité
L’image est ingrate, dans son cadre comme dans sa composition lumineuse, le son dépourvu d’enjolivures, les décors sans apprêts. Un travail d’amateur en quelque sorte, sinon qu’après trente ans de fréquentation des plateaux on ne parvient pas à un tel résultat sans l’avoir recherché. (...) Venise en a été convaincue, offrant au film une première mondiale remarquée.
Jacques Morice - Télérama
Leur rencontre [Darroussin-Bove] tient (...) ses promesses: la même vision épurée de la société et de l’existence les rapproche. (...) Par son sens du détail et de l’atmosphère cotonneuse, par sa capacité à fixer avec netteté des choses aussi floues qu’un pressentiment, Darroussin touche. Son détachement finit même par coller à la peau.