Dan. 2006. Comédie de Lars von Trier avec Jens Albinus, Peter Gantzler, Iben Hjejle. Ayant nommé un patron fictif à la tête de sa compagnie, un homme d'affaires désireux de la vendre embauche un comédien pour jouer ce rôle. Comédie grinçante sur la culture d'entreprise et le statut de l'acteur. Exercice inégal et parfois prétentieux. Réalisation innovatrice. Interprétation assez réjouissante. (sortie en salle: 13 juillet 2007)
Ayant nommé un patron fictif à la tête de sa compagnie, un homme d'affaires désireux de la vendre embauche un comédien pour jouer ce rôle. Comédie grinçante sur la culture d'entreprise et le statut de l'acteur. Exercice inégal et parfois prétentieux. Réalisation innovatrice. Interprétation assez réjouissante. (sortie en salle: 13 juillet 2007)
En attendant de clore son ambitieuse trilogie américaine entamée avec DOGVILLE et MANDERLAY, Lars von Trier s'est offert une petite récréation sous la forme d'une comédie grinçante sur la culture d'entreprise, le sens des responsabilités et le statut de l'acteur. Or, bien qu'il parvienne encore à innover sur le plan technique (les images ont été captées de façon aléatoire par une caméra entièrement gérée par ordinateur), sur le plan du sujet, le réalisateur danois semble cette fois à la remorque d'autres créateurs - son film rappelant notamment la populaire série anglaise THE OFFICE. Malgré plusieurs traits d'esprit, une dénonciation féroce des méfaits de la mondialisation et certains revirements astucieux, l'exercice apparaît parfois lourd et prétentieux, surtout dans sa façon de caricaturer les comédiens chipoteurs qui se prennent trop au sérieux. Ceux-ci sont toutefois incarnés par des interprètes aguerris, qui offrent des performances fort réjouissantes.
Texte : Louis-Paul Rioux
Jérôme Delgado - Voir
Petit budget, tournage en danois, jeu de l'acteur au coeur du propos, ton général imprécis, voire improvisé... Cette fiction sur fond de commerce international, plus proche du Dogma des IDIOTS que de DOGVILLE, est un pur délice.
Norbert Creutz - Le Temps
Une comédie qu'il qualifie lui-même de «sans danger, et qui ne vous coûtera pas plus qu'un instant de réflexion». On est tenté de le prendre au mot, tant il a ici l'humour laborieux. Dommage, car l'idée au moins était prometteuse. (...) Toujours est-il qu'on sourit à peine devant un résultat très verbeux, qui nous plonge dans un univers beaucoup trop vague et caricatural pour avoir le moindre impact. (...) Reste heureusement le plaisir palpable des acteurs.
Vincent Adatte - L'Express (Suisse)
(...) LE DIRECTEUR est présenté par son auteur comme une modeste comédie, un petit plaisir qu'il s'est accordé (...). Il faut (...) se méfier de Lars von Trier quand il se fend d'un commentaire aussi lénifiant... De fait, le neuvième long métrage de l'auteur (....) est (...) l'un de ses meilleurs films. En dépit de son humble facture, LE DIRECTEUR non seulement brocarde avec une férocité inouïe la comédie du travail, mais remet aussi radicalement en question la notion d'auteur.
Hubert Heyrendt - La Libre Belgique
Sans avoir l'air d'y toucher, l'inclassable von Trier livre ici une comédie volontairement appuyée, souvent très drôle, tout autant qu'une charge anticapitaliste féroce sur l'univers de l'entreprise. (...) Pourtant, par la grâce de l'humour, LE DIRECTEUR a le don de rendre la critique légère, et donc d'autant plus efficace. Ou quand von Trier le moralisateur met son génie au service de ses idées, sans faire primer la forme sur le fond.
Élodie Lepage - Télé Ciné Obs
Revoici le cinéaste danois avec un petit film très drôle qui tourne le dos à ses deux précédents longs-métrages, DOGVILLE et MANDERLAY. (...) Lars von Trier a tricoté une comédie qui flirte souvent avec l'absurde mais qui en dit aussi beaucoup (...) sur la violence psychologique parfois à l'oeuvre dans l'entreprise. Un thème sans doute familier au cinéaste, connu pour l'ambiance souvent tendue qui règne sur ses plateaux.
Philippe Azoury - Libération
Profitant d'une pause dans sa (...) trilogie américaine (...), Lars von Trier revient au Danemark pour une comédie post-IDIOTS d'une férocité bienvenue (...). Lars von Trier a beau répéter partout que LE DIRECTEUR n'est qu'une petite comédie sans conséquence, il ne trompe personne: il y a ici à l'oeuvre, dans sa toute puissance satirique, une des charges politiques les plus féroces jamais envoyées à l'endroit du monde du travail.