All. 2006. Drame psychologique de Florian Henckel von Donnersmarck avec Ulrich Mühe, Sebastian Koch, Martina Gedeck. Dans les années 1980, un officier de la Stasi est de plus en plus fasciné par le couple d'artistes est-berlinois qu'il est chargé d'épier. Oeuvre dense portée par un scénario brillant. Mécanismes dramatiques bien huilés. Réalisation classique et élégante. Interprétation de premier ordre. (sortie en salle: 9 février 2007)
Dans les années 1980, un officier de la Stasi est de plus en plus fasciné par le couple d'artistes est-berlinois qu'il est chargé d'épier. Oeuvre dense portée par un scénario brillant. Mécanismes dramatiques bien huilés. Réalisation classique et élégante. Interprétation de premier ordre. (sortie en salle: 9 février 2007)
Auteur d'un scénario ambitieux, touffu et fort bien documenté, Florian Henckel von Donnersmarck fait preuve, dans sa première réalisation au cinéma, d'une maturité et d'un aplomb peu communs. Au moment où «l'ostalgie» a la cote dans l'Allemagne réunifiée, le jeune cinéaste rappelle, à coups d'images blafardes et non sans un certain humour, le climat quasi orwellien qui régnait en RDA dans les années précédant la chute du Mur. La mise en scène, élégante et classique, est au service d'enjeux dramatiques aux ramifications complexes misant sur la densité psychologique de personnages hantés par la peur, la suspicion et la trahison. Au final, ce thriller politico-psychologique, qui rappelle les grands films de Costa-Gavras (L'AVEU, Z), bénéficie d'une interprétation de premier ordre. La prestation d'Ulrich Mühe (AMEN.), en agent rigide qui s'humanise graduellement, est particulièrement admirable.
Texte : Jean Beaulieu
Par : Jason Plante, Gatineau
Moi aussi, comme MediaFilm, je revise parfois mes notes (a la sortie de ce film, je lui avait donne un (2)). Ce film allemand, comme la plupart des drames allemands, m'a subjugue par son language direct, avec une intrigue (autour d'une dactylo) a donner froid dans le dos. On ne peut avoir que de l'empathie pour cet espion charge d'epier ce couple, avec un coeur attendri. Nous sommes chanceux, au Canada, dans un pays democratique, ou il n'y a ni dictateur, ni stasi...
J'attribue à ce film la Cote
Kenneth Turan - The Los Angeles Times
It may be arguably true that, in Jean-Paul Sartre's words, "hell is other people," but what THE LIVES OF OTHERS brilliantly proves is that drama fits exactly the same definition. A potent narrative about the transformative effect of involvement in other people's stories, THE LIVES OF OTHERS turns its own story into a python-tight embrace of nuanced tension and emotional connection. It convincingly demonstrates that when done right, moral and political quandaries can be the most intensely dramatic dilemmas of all.
Derek Elley - Variety
Like the omnipresent tentacles of East Germany's onetime secret police, THE LIVES OF OTHERS grips like a boa constrictor. Superbly cast drama, centered on a loyal Stasi officer and a writer he spies on just prior to the fall of the Berlin Wall, is a socko feature debut by scripter-director Florian Henckel von Donnersmarck that looks to be a solid upscale attraction wherever the special chemistry of good writing and performances is appreciated.
Michel Defoy - Voir
Posant un regard à la fois pénétrant et humain sur un chapitre de l'histoire est-allemande encore assez délicat, Florian Henckel von Donnersmarck signe un premier long métrage ambitieux qui se distingue par son ton nuancé. Son récit, qui ne manque pas de substance, est extrêmement bien servi par une distribution de bon calibre. Martina Gedeck, aperçue récemment dans LES PARTICULES ÉLÉMENTAIRES, et Sebastian Koch, qui joue dans le nouveau Paul Verhoeven (BLACK BOOK), forment une paire sur film fort compatible. (...) Là où le populaire AU REVOIR LÉNINE! exploitait un matériau historique semblable de manière nostalgique, LA VIE DES AUTRES adopte un ton plus réaliste (la palette de couleurs est "drabe" à souhait), voire clinique (on a même tourné dans l'ancien QG de la Stasi).
Hubert Heyrendt - La Libre Belgique
(...) Von Donnersmarck n'a (...) pas hésité à tourner le dos aux modes, à braver les difficultés, pour livrer un premier long métrage époustouflant sur le passé communiste de l'Allemagne. Son détachement de l'idéologie ambiante, volontiers portée à l'"oostalgie" (la nostalgie de l'Est), lui permet de livrer un véritable réquisitoire sans concession... (...) Pour mettre en scène ce parcours rédempteur classique, le jeune réalisateur s'est imposé une discipline de fer. Il s'est d'abord montré patient, attendant le temps qu'il faut pour s'assurer de conserver la parfaite maîtrise de son film. Et il a su tirer parti d'un budget assez limité pour recréer parfaitement l'ambiance de l'époque. Son travail s'est non seulement centré sur des décors épurés mais aussi sur les couleurs passées, froides qui cadrent bien avec le climat de terreur du régime. Grâce à cette reconstitution historique minutieuse, mais aussi grâce à un sens de l'image simple et efficace, Von Donnersmarck plonge le spectateur dans un véritable cauchemar. Dont on ne sort pas intact (...).
Eric Hansen - The Hollywood Reporter
THE LIVES OF OTHERS starts out dark and challenging then comes to a startlingly satisfying and warmly human conclusion that lingers long after the curtain has come down. Written and directed by first-timer Florian Henckel von Donnersmarck, the film supplies a precise snapshot of the omnipresent and omni-feared secret service of communist East Germany, the Stasi. Although Henckel von Donnersmarck's direction is convention, he does an excellent job of portraying the communist state in its ugly, bureaucratic small-mindedness (...). THE LIVES OF OTHERS has stirred up controversy in Germany because Wiesler reverses the neat stereotype of the evil Stasi officer. Since both the former Stasi members and their thousands of victims are still living side by side, that was bound to get emotions going. But it's precisely by challenging our need for good and bad stereotypes that makes this film ultimately captivating and, with the twists in the end, highly rewarding.
Jean-Luc Douin - Le Monde
Thriller ou film d'espionnage? LA VIE DES AUTRES peut être goûté en fonction de critères esthétiques. On s'y divertira d'un suspense, d'une atmosphère, entretenus l'un et l'autre par une mise en scène solide et un travail de documentation manifeste. L'auteur, nous dit-on, a passé quatre années à consulter archives et experts. Mais il s'agit aussi d'un film politique, de ceux qui revisitent l'histoire de leur pays sans tabous et témoignent de l'état adulte d'une société. Inquiétante fiction, LA VIE DES AUTRES est en effet, en même temps, un documentaire sur la Stasi, ses buts, ses méthodes.
Édouard Waintrop - Libération
LA VIE DES AUTRES est un premier film. Et c'est étonnant, tant le long métrage de Florian Henckel von Donnersmarck, à la fois ambitieux et impressionnant dans son projet, classique et émouvant dans sa facture, semble l'oeuvre d'un réalisateur en pleine maturité. Le film aborde un sujet difficile : la trahison et la rédemption à l'époque où la Stasi (...), police politique redoutable, imposait l'ordre communiste sur l'Allemagne de l'Est. Il ne succombe jamais au «chantage» du grand sujet, trouve le bon ton romanesque et met en scène des personnages (...) qui vivent des passions et débordent les clichés que ce genre de situation ne manque jamais de provoquer. (...) C'est Erich Mühe, un formidable acteur remarqué autrefois dans FUNNY GAMES, de Haneke et dans AMEN, de Costa-Gavras, qui prête sa physionomie, son regard surtout, à Wiesler, le moine guerrier qui découvre l'humanité et la compassion.
Michel Berjon - Les Fiches du Cinéma
Au risque de paraître académique, la tonalité des couleurs grises rend parfaitement compte d'un pays privé de liberté d'expression. Sans manichéisme, le film nous entraîne dans une société kafkaïenne, où chaque rouage de l'ordre établi surveille et est surveillé. La réalisation, tout à fait maîtrisée, ne cherche pas à nous égarer dans un espionnage de pacotille. Elle nous invite au contraire à comprendre comment le doute s'installe dans la tête d'un policier rigide et cependant intègre, écoeuré de voir comment les apparatchiks profitent de leurs privilèges.
Par : Jason Plante, Gatineau
Et j'oubliais, les acteurs sont dans la note voulu, egale au film. Puis c'est un David Lynch version allemand: ce film est une drogue qui te reste dans le cerveau, et ne veut pas en sortir...
J'attribue à ce film la Cote