Fr. 2006. Comédie dramatique de Julie Gavras avec Nina Kervel-Bey, Julie Depardieu, Stefano Accorsi. En 1970, l'existence bourgeoise d'une fillette est bouleversée lorsque ses parents décident d'adhérer à la doctrine communiste. Récit teinté d'humour et d'ironie sur l'engagement politique. Évocation sobre et intelligente du contexte sociohistorique. Réalisation compétente. Jeu convaincant des interprètes. (sortie en salle: 27 juillet 2007)
En 1970, l'existence bourgeoise d'une fillette est bouleversée lorsque ses parents décident d'adhérer à la doctrine communiste. Récit teinté d'humour et d'ironie sur l'engagement politique. Évocation sobre et intelligente du contexte sociohistorique. Réalisation compétente. Jeu convaincant des interprètes. (sortie en salle: 27 juillet 2007)
La fille de Costa-Gavras a reconstitué avec intelligence et sobriété le climat d'agitation politique et sociale de la France du début des années 1970 à travers ce premier long métrage original et maîtrisé, filmé à hauteur d'enfant. Au fil du récit, la cinéaste fait alterner son propre point de vue et celui de la fillette, dont le discours parfois cinglant ne manque pas de vérité. Du reste, le récit regorge de situations amusantes: l'appartement envahi par des étrangers, une manifestation qui tourne mal, etc. D'autres, teintées d'ironie, évoquent le caractère romanesque de l'engagement communiste des parents de la petite. Tournant le dos aux reconstitutions historiques voyantes, la réalisatrice a privilégié une approche sobre et intelligente, employant pour nous situer quelques éléments évocateurs, dont des archives audiovisuelles. D'un naturel étonnant, la petite Nina Kervel-Bey est bien entourée par Julie Depardieu et Stefano Accorsi, qui campent ses parents idéalistes.
Texte : André Lavoie
Samuel Douhaire - Libération
Pendant plus d'une heure et demie, le film ne modifiera pas d'un degré son point de vue initial: celui d'une petite fille de 9 ans qui voit son univers et ses certitudes s'écrouler. (...) Le plus souvent, le point de vue de l'enfant se révèle plus «mental» que physique, au plus près de ses confusions et de ses contradictions, Julie Gavras ayant eu l'intelligence de refuser la solution facile d'une caméra placée en contre-plongée à un mètre trente du sol.
Manon Dumais - Voir
Malgré son regard souvent noir et sa moue boudeuse, la fillette n'en demeure pas moins attachante puisque Gavras, qui a ajouté beaucoup d'éléments autobiographiques au récit sans pour autant le trahir, a su illustrer à merveille le désarroi d'une enfant qui perd tous ses repères du jour au lendemain (...) Faisant fi de la nostalgie, cette comédie dramatique pleine d'esprit évoque avec une gentille moquerie une époque où les jeunes croyaient encore pouvoir changer le monde.