Fr. 2006. Drame psychologique de Jacques Rivette avec Guillaume Depardieu, Jeanne Balibar, Bulle Ogier. Au XIXe siècle à Paris, un général de l'armée napoléonienne tombe éperdument amoureux d'une duchesse qui ne cesse d'attiser son tourment en repoussant ses avances. Adaptation sobre et taciturne d'un roman de Honoré de Balzac. Suite de tableaux statiques. Réalisation précise. Rythme languissant. Bon duel d'acteurs.
Au XIXe siècle à Paris, un général de l'armée napoléonienne tombe éperdument amoureux d'une duchesse qui ne cesse d'attiser son tourment en repoussant ses avances. Adaptation sobre et taciturne d'un roman de Honoré de Balzac. Suite de tableaux statiques. Réalisation précise. Rythme languissant. Bon duel d'acteurs.
Transposer Honoré de Balzac à l'écran se révèle toujours ardu. Ce fait n'échappe pas au vétéran Jacques Rivette. Le réalisateur, qui aurait pu privilégier une approche cinématographique, comme il l'avait fait dans LA BELLE NOISEUSE (1991), préconise au contraire, pour cette adaptation sobre et taciturne de «La Duchesse de Langeais», un style littéraire et théâtral. Il s'agit ici d'une suite de tableaux statiques, entrecoupés d'intertitres citant directement le texte de Balzac, minutieusement étudiés sur le plan de la direction artistique et de la photographie. Or, lesdits tableaux ne comprennent souvent que les deux personnages principaux, qui se lancent dans d'interminables tirades lourdement affectées, malgré le talent des excellents Guillaume Depardieu et Jeanne Balibar. Pour une oeuvre aussi chargée d'émotions retenues et de sentiments troubles, le film maintient une étrange distance et demeure d'une froideur stoïque. Le rythme s'avère languissant et l'expérience un peu pénible, bien que la réalisation soit d'une grande précision.
Texte : André Caron
Philippe Azoury - Libération
Le corps, le regard et la caméra sont emportés dans le même abîme: la claudication du film est aussi celle du héros et de son acteur. Découverte cabossée d'un monde sans assise. Voici soudain le cinéma de Rivette, dans tout ce qu'il peut avoir de dangereux.
Jean-Luc Douin - Le Monde
[C']est un film brûlant sur l'amour douloureux, la passion qui aliène. La mise en scène de Jacques Rivette est le plaisir de filmer des corps, celui de l'homme blessé ou celui de la femme captive, des enveloppes charnelles dévoilant l'invisible, l'art du masque et le révélateur de vérité, la façon dont le personnage s'arrange avec (...) son propre mystère.
Louis Guichard - Télérama
La fidélité à Balzac (...) est payante. Le dialogue est presque intégralement issu du roman. (...) NE TOUCHEZ PAS LA HACHE est (...) né du désir de Rivette de faire jouer ensemble Jeanne Balibar et Guillaume Depardieu. Et c’est le couple le plus étrange, impossible et fatal qu’on puisse imaginer. (...) Face à elle, Guillaume Depardieu est remarquable.