Fr. 2006. Drame psychologique de Zabou Breitman avec Bernard Campan, Charles Berling, Léa Drucker. Au cours de ses vacances à la campagne, un chimiste marié et père de famille a le coup de foudre pour un voisin graphiste. Stupéfiante radiographie du sentiment amoureux. Scénario complexe parfois alourdi de symboles, métaphores et éléments insolites. Mise en scène vivante. B. Campan très touchant. (sortie en salle: 17 août 2007)
Au cours de ses vacances à la campagne, un chimiste marié et père de famille a le coup de foudre pour un voisin graphiste. Stupéfiante radiographie du sentiment amoureux. Scénario complexe parfois alourdi de symboles, métaphores et éléments insolites. Mise en scène vivante. B. Campan très touchant. (sortie en salle: 17 août 2007)
SE SOUVENIR DES BELLES CHOSES, le premier long métrage de la comédienne et scénariste Zabou Breitman, marquait la naissance d'une équilibriste, sur le fil du rasoir entre l'émotion et la retenue, le «dire» et le «suggérer». L'HOMME DE SA VIE, son deuxième opus pour le cinéma, poursuit dans la même veine, à travers cette fois une stupéfiante radiographie du sentiment amoureux. Le scénario complexe et elliptique raconte un coup de foudre, non pas en flash-back mais en «flash forward» (bonds en avant), le récit nous ramenant par intermittence à sa genèse, à savoir la conversation nocturne des deux hommes. Résultat: un film original et résolument moderne qui, malgré une réalisation vigoureuse, s'enlise ici et là sous l'effet de symboles, métaphores, touches poétiques et détails insolites que la cinéaste aurait eu intérêt à employer avec plus de parcimonie. Au sein d'une excellente distribution, Bernard Campan, par son jeu naturel et d'une belle retenue, nous guide admirablement dans le labyrinthe de son trouble intérieur.
Texte : Martin Bilodeau
Martin Bilodeau - Le Devoir
L'HOMME DE SA VIE (...) est une oeuvre supérieure, tant par la fluidité de sa mise en scène et la beauté des images de Michel Amathieu (le rapport image-son est par ailleurs remarquablement travaillé) que par la qualité de l'interprétation. À commencer par celle de Bernard Campan, un acteur étonnant, capable d'exprimer l'ombre ou le soleil en un clignement de paupière.
Nicolas Marcadé - Les Fiches du Cinéma
Zabou, prenant courageusement le risque de dérouter son public, invente (...) un langage entièrement fondé sur la sensation: l'éclat de la lumière, la sensualité des gros plans, la profondeur des silences (...). Il est évident que le film est trop long, alourdi d'inutiles anecdotes et notes psychologiques. Mais ses défauts et ses plus grandes qualités viennent de la même source: sa totale liberté.
Georges Blanc - Ciné-Feuilles
À vouloir sonder à ce point les troubles de ses personnages, leurs ambiguïtés trop longtemps enfouies, leurs frustrations morales et sexuelles, cette œuvre pèche par excès de questions soulevées et par un registre formel alambiqué flirtant même parfois avec l'onirisme. D'où la peine que l'on éprouve à suivre Zabou Breitman dans sa démarche certes ambitieuse mais décevante.
Jérôme Provençal - Le Monde
(...) de belles échappées digressives, teintées d'onirisme, enrichissent la personnalité de L'HOMME DE SA VIE et ajoutent à la singularité de sa structure, plus sophistiquée qu'il n'y paraît de prime abord. Sans ostentation aucune, Zabou Breitman déploie toute sa sensibilité - qui est aiguë -, et nous promet d'autres beaux films.
Frédéric Strauss - Télérama
Les deux maisons de vacances où tout se passe sont transformées en espaces lourds de sens: (...) l’artifice gagne le décor. C’est dommage car (...) il y a pas mal de belles choses (dans) L'HOMME DE SA VIE: des moments de tendresse saisis au vol et envolés, des sensations justes et furtives (...). Et, comme dans son premier film, les acteurs sont ici formidables.
Françoise Maupin - Le Figaro Scope
Zabou observe comme une entomologiste l’incongru de cette situation, et révèle avec justesse les troubles et les frustrations trop longtemps refoulées. On peut lui reprocher une construction trop alambiquée qui nuit parfois à l’impact du propos. Malgré tout, il s’agit d’un film attachant formidablement interprété par Charles Berling, trouble à souhait, et Bernard Campan, de moins en moins comique benêt.