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Je pense à vous

Fr. 2006. Comédie dramatique de Pascal Bonitzer avec Édouard Baer, Géraldine Pailhas, Marina de Van. En voulant revenir dans la vie de son ex, éditeur parisien bien en vue, une déséquilibrée provoque la jalousie de la conjointe de ce dernier. Vaudeville intellectuel déconcertant. Scénario bien écrit, ponctué de piques cruelles. Réalisation précise versant parfois dans d'étranges ambiances fantastiques. Interprétation dans le ton. (sortie en salle: 2 mars 2007)

Général (déconseillé aux jeunes enfants)
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Je pense à vous (Je pense à vous)

Général (déconseillé aux jeunes enfants) Général (déconseillé aux jeunes enfants)

Fr. 2006. Comédie dramatique de Pascal Bonitzer avec Édouard Baer, Géraldine Pailhas, Marina de Van.

En voulant revenir dans la vie de son ex, éditeur parisien bien en vue, une déséquilibrée provoque la jalousie de la conjointe de ce dernier. Vaudeville intellectuel déconcertant. Scénario bien écrit, ponctué de piques cruelles. Réalisation précise versant parfois dans d'étranges ambiances fantastiques. Interprétation dans le ton. (sortie en salle: 2 mars 2007)

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K-Films Amérique
Diane est furieuse. Son conjoint, l'éditeur parisien Hermann, s'apprête à publier un livre de son ancien amoureux, le romancier Worms, dans lequel celui-ci évoque sans pudeur leur relation passée. Ce même jour, à un enterrement, Hermann tombe sur Anne, une jeune femme déséquilibrée avec qui il a jadis vécu. À quelques pas de là, Worms les prend en photo avec son téléphone cellulaire et envoie le cliché compromettant à Diane. Il fait alors un pari avec cette dernière: si Hermann ne lui parle pas de cette rencontre au cimetière, elle renoncera à exiger des coupures dans le manuscrit. Non seulement Diane perd son pari, mais en rentrant à la maison ce soir-là, elle trouve Anne couchée nue dans leur lit. N'écoutant que sa colère, Diane se venge en couchant avec l'époux d'Anne, un médecin pour qui elle a déjà travaillé.

L’AVIS DE MEDIAFILM

Pascal Bonitzer (ENCORE, RIEN SUR ROBERT) poursuit dans la veine de la comédie de moeurs parisienne décalée avec ce vaudeville intellectuel imprévisible et déconcertant, coscénarisé avec l'actrice-réalisatrice Marina de Van. Cette dernière, par le biais de son personnage instable au bord de la folie - qui rappelle irrésistiblement celui qu'elle incarnait dans son dérangeant DANS MA PEAU - vient ajouter une note insolite à l'univers du cinéaste. Du reste, la mise en scène, très précise, crée par moments d'étranges ambiances fantastiques. Le scénario, bien écrit et ponctué de piques cruelles, se révèle très moderne dans son exploitation des multiples emplois du cellulaire, perçu par les auteurs comme le déclencheur de toutes les catastrophes. Il en résulte un film indéniablement original, résolument Rive-Gauche, qui pose un regard mi-narquois, mi-désespéré sur les relations amoureuses contemporaines. Les talentueux interprètes se plient volontiers au ton particulier de l'oeuvre.

Texte : Louis-Paul Rioux

Revue de presse

Coups tordus entre amants

On peut reconnaître ou non les modèles de Bonitzer dans le monde du cinéma ou celui de l’édition: ce n’est pas l’essentiel. JE PENSE À VOUS carbure au romanesque d’un jeu de massacre à corps perdu, toute cruauté dehors, et qui peut tourner au cauchemar funèbre sans perdre son humour. S’il n’y a plus que Bonitzer pour faire ce genre de film, il est peut-être aussi le seul à savoir rendre un tel festival de l’angoisse aussi plaisant et léger.
Je pense à vous Pascal Bonitzer

Un Vaudeville qui se mue en drame, puis en tragédie

Ce n`est pas tant le scénario tarabiscoté que l`aplomb avec lequel il passe de la comédie au film noir qui intrigue. Une étrangeté insidieuse qui doit beaucoup à la présence de Marina de Van, également coscénariste du film, remarquable en rapace menaçant.
Je pense à vous Pascal Bonitzer

Vaudeville catastrophe

Dans l'antichambre du film d'horreur et en filiation avec un Éric Rohmer à l'affût des hommes soumis à la tentation, Pascal Bonitzer divertit sur le landerneau des lettres et la difficulté de vivre à deux, l'hésitation à passer à l'acte et l'impossibilité de se séparer, les femmes et les objets qui passent de main en main, le danger de badiner avec l'amour. Candides masochistes, ses héros succombent au vertige des mots (gag à répétition sur la phobie de l'antisémitisme), à la hantise perpétuelle d'être en flagrant délit de désir ou d'imposture.
Je pense à vous Pascal Bonitzer

Petit conte cruel

Le sujet a de quoi horripiler. Pascal Bonitzer met en place un imbroglio de coucheries, de jalousies, de rancoeurs, de manipulations compliquées et de perversités dérisoires, dans un cercle étroit de personnages très rive gauche. On se lasserait vite de ce quintette de goujats, grinçant et répétitif. Mais Bonitzer en tire peu à peu des harmoniques plus subtils. Il faut lui reconnaître un sens très raffiné des cadrages et des éclairages. Il filme admirablement les corps féminins et les paysages parisiens. Sa mise en scène fait naître des situations quotidiennes une ambiguïté étrange, discrètement fantastique, très bien réfractée par les acteurs. Effets d’ombres et de doubles, miroirs inquiétants, troubles des sens et égarement des esprits. Cela pourrait être un conte cruel de Villiers de l’Isle-Adam.
Je pense à vous Pascal Bonitzer

Nombril dans tous ses états

Plus parisien, branché, snob, on ne trouve pas. C’est revendiqué au demeurant, mais, au premier abord, l’exaspération prédomine. Sans aller jusqu’à demander à chacun d’être un apôtre du social, il y a des limites. Ici, non. (...) Ici, tout le monde s’entête à être aussi antipathique que possible et l’artificialité devient une convention à vivre dans la connivence entre gens de bon aloi. Pascal Bonitzer a toujours eu le scénario un peu rhétorique et froid. Le voici qui en rajoute, cherchant à faire basculer sa petite affaire dans les codes d’un fantastique à la française (...). Les références revendiquées sont Jack Tourneur - qui n’était froid que par manque de budget - et Mario Bava, qui faisait lui un cinéma populaire donc vivant. Tout cela n’est pas dépourvu d’un certain intérêt car l’auteur a beaucoup réfléchi sur le cinéma et il est malin, mais qu’est-ce que c’est déplaisant. La bouture au scénario et devant la caméra de Marina de Van, à qui l’on doit l’horripilant DANS MA PEAU, achève d’aggraver la chose.
Je pense à vous Pascal Bonitzer

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