Fr. 2006. Comédie de Otar Iosseliani avec Séverin Blanchet, Michel Piccoli, Muriel Motte. Après avoir quitté son poste de ministre, un homme renoue avec son ancienne vie. Fable existentielle aux accents doux-amers. Personnages insolites. Réalisation d'une folie contrôlée. Interprétation décalée. (sortie en salle: 12 octobre 2007)
Après avoir quitté son poste de ministre, un homme renoue avec son ancienne vie. Fable existentielle aux accents doux-amers. Personnages insolites. Réalisation d'une folie contrôlée. Interprétation décalée. (sortie en salle: 12 octobre 2007)
On retrouve dans JARDINS EN AUTOMNE un sens du baroque rappelant les joyeux chaos des films d'Emir Kusturica. Or, si le cinéaste serbe sait donner libre cours à la folie, Otar Iosseliani (LUNDI MATIN, ET LA LUMIÈRE FUT) fait preuve de plus de sagesse dans sa mise en scène. Ainsi, dès que cette fable existentielle aux accents doux-amers menace de déraper dans le burlesque, le réalisateur d'origine géorgienne rattrape le tout par une scène faisant l'apologie de l'amitié et des bonheurs simples. Toutefois, si certains passages procurent de délicieux moments, d'autres s'étirent inutilement ou tournent en rond. En harmonie avec ce laisser-aller évolue une faune insolite, parmi laquelle un dessinateur peu loquace qu'incarne Iosseliani. Enfin, l'interprétation décalée contribue au charme singulier de ce bric-à-brac où Michel Piccoli se révèle irrésistible dans un rôle secondaire étonnant.
Texte : Manon Dumais
Odile Tremblay - Le Devoir
Cette joyeuse cacophonie aurait eu besoin de (...) lignes de force: à vouloir embrasser les drames et les joies de toutes les couches sociales en un seul film, Iosseliani sombre souvent dans le chaos. Quelques épisodes de grand burlesque, des moments d'amitié charment l'oeil et l'esprit (...) mais JARDINS D'AUTOMNE souffre de sa confusion structurelle (...) et de sa morale (...) simpliste.
Manon Dumais - Voir
Réalisée par Otar Iosseliani (...), cette cocasse fable existentielle ressemble à du Kusturica sur le Ritalin: le récit est quelque peu échevelé, l'univers un tantinet bordélique, sa faune un brin insolite et le jeu des acteurs gentiment décalé. Non dénué de charme, l'ensemble lasse par moments avec ses scènes qui piétinent et tournent en rond.
Jean-François Rauger - Le Monde
(...) si JARDINS EN AUTOMNE est un film important, c'est que son apologie tranquille de l'hédonisme, son goût du hasard, sa culture de la coïncidence, son appétence pour l'insignifiance (...) se situe aux antipodes de ce qui pourrait décrire tant d'oeuvres contemporaines (...). En ne croyant ni au progrès ni au déroulement catastrophiques des choses, JARDINS EN AUTOMNE propose (...) une définition juste et réjouissante de la liberté concrète.
Pierre Murat - Télérama
On retrouve dans JARDINS EN AUTOMNE tout ce qui nous est cher chez Otar Iosseliani: sa philosophie hédoniste, sa foi dans une sagesse idéale (...). On aime, aussi, son goût pour le Paris-accordéon (...). Et pourtant, on reste sur sa faim. Contrairement à ses plus belles réussites (...), la nonchalance du cinéaste se fait imprécision (...) Heureusement, le dénouement, tout de lyrisme mélancolique, rétablit in extremis un charme effiloché.
Françoise Maupin - Le Figaro Scope
Avec JARDINS EN AUTOMNE, (Iosseliani) nous montre qu’il sait ausculter (...) son époque et ses travers. Il ne s’attarde toutefois pas trop sur cet aspect-là des choses, et si sa caméra se balade, en plans séquence très élaborés (...), elle capte toujours le drolatique et le loufoque. (...) la plus belle trouvaille de cette fable épicurienne est Michel Piccoli, mamie en chignon et maman indulgente.