Bel. 2006. Drame psychologique de Sam Garbarski avec Marianne Faithfull, Miki Manojlovic, Kevin Bishop. Afin d'aider son fils à aller faire soigner son enfant malade en Australie, une veuve anglaise s'improvise travailleuse du sexe dans un peep-show de Londres. Prémisse insolite, exploitée avec intelligence et délicatesse. Développements parallèles parfois forcés. Réalisation attentive, aux compositions visuelles soignées. Jeu sobre et crédible de la vedette. (sortie en salle: 11 avril 2008)
Afin d'aider son fils à aller faire soigner son enfant malade en Australie, une veuve anglaise s'improvise travailleuse du sexe dans un peep-show de Londres. Prémisse insolite, exploitée avec intelligence et délicatesse. Développements parallèles parfois forcés. Réalisation attentive, aux compositions visuelles soignées. Jeu sobre et crédible de la vedette. (sortie en salle: 11 avril 2008)
Le Belge Sam Garbarski réussit, à partir d'une prémisse insolite et casse-cou, un vrai petit miracle: montrer une femme dans la force de l'âge, qui retrouve sa dignité à travers un travail jugé dégradant. La présence de Marianne Faithfull compte pour beaucoup dans la réussite du film, le cinéaste étant parvenu à tirer de son registre étroit une composition crédible et émouvante, qui ajoute une forte dose d'ironie, du fait du passé sulfureux et du répertoire sexuellement explicite de la chanteuse de 61 ans. Le scénario original de Philippe Blasband (UNE LIAISON PORNOGRAPHIQUE, THOMAS EST AMOUREUX) est très puissant dans les face-à-face quasi clandestins de l'héroïne avec son patron (défendu par l'excellent Miki Manojlovic). Mais il perd un peu de son mordant lorsqu'il s'attache aux personnages périphériques, aux motivations parfois trop nébuleuses. Épris de chacun, Garbarski les caresse d'une lumière douce, privilégiant du reste une approche intimiste, aux cadrages serrés, aux compositions soignées.
Texte : Martin Bilodeau
Martin Bilodeau - Le Devoir
(Le scénario) suggère, avec beaucoup de générosité et de tendresse, qu'à travers son travail, pourtant jugé dégradant par la société, Maggie a retrouvé une dignité qu'elle avait perdue. Personne, mieux que Marianne Faithfull, ne pouvait comprendre si émouvant paradoxe.
Jean Roy - L'Humanité
Cela pourrait être grivois ou sinistre. Sam Garbarski tente d’éviter ces écueils en transformant son sujet en fable, mélangeant le dévouement infini d’une grand-mère et un fond de critique sociale aux notations ironiques (...). Faute d’être Ken Loach ou Sade, le cinéaste ne quitte pas (...) la comédie sociétale destinée à titiller le bourgeois.
Philippe Azoury - Libération
(...) Marianne Faithfull est géniale en Irina Palm grand-mère indigne atteinte de penis elbow. (...) la morale plombante par exemple, à laquelle le film non seulement échappe, mais fait surtout la peau en montrant avec naturel que la grande force d'Irina, c'est son autonomie.
Frédéric Strauss - Télérama
Ce mélange de mélo et de misère sexuelle ne pouvait que faire très peur. Sam Garbarski a réussi à en faire quelque chose de léger, de drôle et d'émouvant. (...) s'ajoutent ici ou là quelques traits d'esprit bienvenus, signes que cette comédie sait finement jouer avec le feu. Marianne Faithfull est la pièce maîtresse de sa subtilité.
Dominique Borde - Le Figaro
Un rôle délicat et magnifique que (Marianne Faithfull) arrive à rendre crédible, discrètement bouleversant et jamais vulgaire ou équivoque. Grâce à elle et à l'intelligence de ce film hors norme, l'obscénité est soudain pudique et la fausse pudeur devient obscène.