H.-K. 2006. Drame policier de Johnnie To avec Simon Yam, Louis Koo, Lam Ka-tung. À la veille de l'élection du nouveau parrain d'une triade de Hong-Kong, le candidat sortant tente d'éliminer son principal rival, un riche homme d'affaires. Suite enlevante et percutante du film "Election". Scénario limpide et précis. Scènes de violence orchestrées avec brio. Interprétation remarquable. (sortie en salle: 15 juin 2007)
À la veille de l'élection du nouveau parrain d'une triade de Hong-Kong, le candidat sortant tente d'éliminer son principal rival, un riche homme d'affaires. Suite enlevante et percutante du film "Election". Scénario limpide et précis. Scènes de violence orchestrées avec brio. Interprétation remarquable. (sortie en salle: 15 juin 2007)
TRIAD ELECTION n'est pas tant une suite d'ELECTION, sorti un an plus tôt, qu'une étonnante variation sur les mêmes thèmes (l'ivresse du pouvoir, les traditions mafieuses), présentée sous un jour plus sombre et plus violent. En fait, la cohérence thématique et esthétique du second volet du dyptique de Johnnie To lui permet d'être vu et apprécié sans avoir à recourir au premier. Par ailleurs, ELECTION souffrait d'un scénario explicatif et confus, contrairement à celui de TRIAD ELECTION, dont la simplicité ajoute au magnétisme du film. Le cinéaste illustre de façon percutante le caractère impitoyable de ce milieu luttant pour sa propre survie, laquelle serait étroitement liée à celle d'une Hong-Kong rétrocédée à la Chine. Et même si To relègue dans le hors champ quelques atrocités, sa mise en scène suggestive parvient à en restituer toute l'horreur. Du reste, les règlements de comptes qui ponctuent le récit ne seraient certainement pas aussi glaçants sans la présence d'interprètes remarquables au calme olympien, au sourire carnassier et à la démarche séduisante.
Texte : André Lavoie
André Lavoie - Le Devoir
Fortement épuré du bavardage explicatif qui tapissait le scénario d'ELECTION, le film propose une vision crépusculaire, souvent glauque et sordide, de ce monde qu'il avait précédemment décrit d'une façon moins spectaculaire. Orchestrant avec brio une suite de règlements de comptes (...), celui que l'on considère comme le dernier des grands du film d'action de Hong Kong donne à chaque bagarre les allures d'un ballet.
Michel Defoy - Voir
Le réalisateur (...) semble moins intéressé à développer l'intrigue (...) qu'à comprendre ses personnages (...). Le cinéaste s'emploie à cette tâche de manière rigoureuse. Les comédiens, tous excellents, se prêtent volontiers au jeu. (...) Plus virulent et plus tendu que le chapitre précédent, TRIAD ELECTION est ponctué de violences d'autant plus troublantes qu'elles sont administrées de sang-froid. Conséquemment, on en sort secoué, à la fois révulsé et captivé.
Michaël Ghennam - Les Fiches du Cinéma
Johnnie To s'éloigne de l'humour bouffon qui accompagnait la violence du premier volet, et se confronte avec plus de sérieux aux transformations subies par l'île depuis sa rétrocession à la Chine en 1997. L'identité hong-kongaise est, en effet, en passe de disparaître, assimilée à la culture chinoise. Tout comme celle des triades...
Isabelle Régnier - Le Monde
Après ELECTION, (...) voici TRIAD ELECTION, second volet du diptyque de Johnnie To sur les triades de Hong kong. (...) La Chine a fait main basse sur l'économie et la politique de l'île. Et la mise en scène de To, toujours aussi nerveuse et compacte, aussi habile à déployer une action complexe et géographiquement éclatée, est devenue plus fluide, plus lisse.
Pierre Eisenreich - Positif
La musique de TRIAD ELECTION arbore un style néo-romantique dont la puissance et l'insistance des cordes évoquent l'Adagio de la 10e symphonie de Gustav Mahler. (...) Mais au-delà de la caractérisation émotionnelle des personnages par la partition musicale, Johnnie To évite tout pathos et toute complaisante grâce à la bande originale.
Frédéric Strauss - Télérama
On entre (...) dans une vision plus tentaculaire de cette mafia asiatique, où même les chefs les plus puissants peuvent se retrouver sous la coupe d’autres chefs. C’est une escalade sans fin, et Johnnie To en donne toute la mesure (...). Et pour nous dire que chacun, ici, est tenu en laisse par plus fort que lui, il n’hésite pas à situer la plus violente séquence de TRIAD ELECTION dans un chenil où des hommes sont mis en cage. Terrible, et terriblement bien vu.
Gérard Delorme - Première
Le surcroît de rivalités se manifeste aussi par un surcroît de violence, qui donne à Johnnie To l'occasion de livrer l'un de ses films les plus noirs. Servi par ses interprètes habituels (au top) et un script au cordeau, To mène son récit sans laisser de place à ses habituelles digressions, culminant avec deux scènes d'une intensité effrayante.