Fr. 2006. Comédie dramatique de Alain Resnais avec André Dussollier, Sabine Azéma, Pierre Arditi. Dans Paris sous la neige, les destins entrecroisés de six hommes et femmes cherchant à briser leur solitude ou à trouver l'âme soeur. Adaptation somptueuse et captivante d'une pièce d'Alan Aykbourn. Traitement hyperréaliste, d'une légèreté trompeuse. Mise en scène ample et dynamique. Interprétation de première classe. (sortie en salle: 2 février 2007)
Dans Paris sous la neige, les destins entrecroisés de six hommes et femmes cherchant à briser leur solitude ou à trouver l'âme soeur. Adaptation somptueuse et captivante d'une pièce d'Alan Aykbourn. Traitement hyperréaliste, d'une légèreté trompeuse. Mise en scène ample et dynamique. Interprétation de première classe. (sortie en salle: 2 février 2007)
Treize ans après le pari fou de SMOKING / NO SMOKING, Alain Resnais renoue avec le dramaturge anglais Alan Aykbourn. Le résultat: une variation géométrique somptueuse et captivante sur les hasards de l'amour, portée par six personnages en quête d'eux-mêmes et de l'autre et qui, de l'avis du cinéaste, «ont tous la conscience qu'ils pourraient mieux faire». Derrière le voile, symbolisé par cette petite neige qui tombe sur le quartier parisien de Bercy-Village reconstitué en studio, on sent peu à peu la mélancolie, l'insatisfaction, bref l'humeur, prendre le dessus sur l'humour, pourtant très affûté. Cette légèreté trompeuse, qui du reste parcourt l'ensemble de l'oeuvre du réalisateur de MON ONCLE D'AMÉRIQUE et ON CONNAÎT LA CHANSON, est nourrie par un traitement hyperréaliste aux symboles discrets, ainsi que par une mise en scène ample et dynamique. Le quatuor fidèle de la troupe Resnais prouve à nouveau la force de son talent, auprès de deux nouvelles venues parfaites, Isabelle Carré et Laura Morante.
Texte : Martin Bilodeau
Manon Dumais - Voir
Dirigeant merveilleusement ses acteurs, Resnais signe une mise en scène fluide, épurée, un rien théâtrale, où les rafales de neige servent à ponctuer joliment le récit et à souligner la douce mélancolie émanant de ce qui pourrait bien être la dernière oeuvre d'un grand réalisateur, qui, depuis près de 50 ans, n'a jamais cessé de se réinventer d'un film à l'autre, tout en préservant une signature reconnaissable entre toutes.
Olivier de Bruyn - Première
Quelque part entre SMOKING / NO SMOKING (jeu sur les probabilités (...)) et MON ONCLE D'AMÉRIQUE (dispositif cérébral et précipité existentiel), le Resnais nouveau, un très grand cru, sonde les petites histoires et les gouffres. (...) Décors en trompe-l'oeil, façades, murs et fenêtres dessinent des obstacles mensongers, invitent à un hors-champ utopique. Le film, d'une incroyable richesse de forme et de fond, est également un modèle de simplicité et d'humour (noir).
Jean-Luc Douin - Le Monde
Le miracle, dans ce spectacle de solitaires désespérés, lâches, timorés, c'est qu'y perce l'émotion, la chamade, et qu'on y rit. COEURS est une comédie sur des humeurs moroses, servie par une mise en scène lyrique, inventive, que Resnais orchestre comme un ballet de vitres, rideaux, cloisons, autant d'espaces désaccordés, abris en trompe-l'oeil, parois étanches, murs obstacles rendant toute complicité obsolète.
Marie-Noëlle Tranchant - Le Figaro Scope
Sept histoires de solitude qui s’entrecroisent et interfèrent les unes sur les autres. Un manège de personnages pris dans la banalité des jours, à laquelle chacun apporte son pittoresque intime, sa bizarrerie secrète. Alain Resnais les fait évoluer ensemble avec une précision d’horloger (...). C’est une suite imprévue de coq-à-l’âne humains, et les acteurs, tous éblouissants, irisent tour à tour les multiples facettes de cette comédie inquiète, drôle, cruelle, fantasque, touchante.
Kirk Honeycutt - The Hollywood Reporter
In COEURS or PRIVATE FEARS IN PUBLIC PLACES, which is the English title of the Alan Ayckbourne play on which Alain Resnais bases this film, the director presents a melancholy comedy of manners about six characters in a forlorn search for love. This is a minor film from a master, which is disappointing, but nevertheless it has its charms, most notably in the acting by a cast of stage and screen veterans.
Pierre-Yves Roger - Le Nouvel Obs
Depuis NUIT ET BROUILLARD (1955), (...) Alain Resnais fait partie des plus grands cinéastes français. À 84 ans, il nous livre un nouveau film envoûtant, COEURS (...), porté par sept superbes acteurs. (...) Tous les acteurs sont servis par des dialogues très riches (mitonnés par Jean-Michel Ribes), où l'humour est souvent au rendez-vous. (...) De bout en bout, COEURS séduit, tourné avec brio et doté d'un scénario d'une grande fluidité, avec des comédiens qui s'en donnent véritablement à coeur joie.
Frédéric Strauss - Télérama
Le registre de COEURS est subtil, délicat. En adaptant une pièce du dramaturge anglais Alan Ayckbourn (...), Alain Resnais trouve matière à un tour de force comme il les aime : un mariage de fantaisie et de gravité, de sens et, parfois, d’apparent non-sens. (...) La neige qui recouvre le décor et auréole ces personnages est-elle celle des comédies hollywoodiennes d’antan, ou le voile de la morte saison? À nous de choisir si l’on veut y voir clair.
Jay Weissberg - Variety
Setting aside the frothy pleasures of PAS SUR MES LÈVRES, Alain Resnais returns to his key themes of loneliness and separation. With COEURS, he's also come back to Alan Ayckbourn, transported to Paris thanks to Jean-Michel Ribes' very French adaptation, though a certain underlying Englishness is never quite subsumed. Despite a perfect cast of Resnais regulars plus the master's own impeccable crafting, the characters fail to grip, and with approximately 50 short scenes, development comes in fits and starts.
Jean Roy - L'Humanité
COEURS, adapté d’une pièce d’Alan Ayckbourn, réunit plusieurs des comédiens favoris du réalisateur dans une mise en scène à la virtuosité discrète mais souveraine. (...) c’est du Resnais pur jus, dans la continuité de ses adaptations théâtrales récentes. (...) Heureux comme des fous d’être face à un tel texte aux mains d’un tel cinéaste, les comédiens se donnent à fond, allant jusqu’à surjouer, sachant qu’ils seront aussitôt pardonnés. Quant à la mise en scène, c’est un bonheur constant.