Des barbiers de toutes origines parlent de leur passion du métier et de leur inquiétude face à l'avenir. Portraits de personnages volubiles et sympathiques. Climat teinté de nostalgie. Traitement parfois anecdotique et fragmentaire.
S'étant éclipsé depuis l'échec de L'INVENTION DE L'AMOUR, en 2000, Claude Demers revient à l'avant-plan avec un documentaire, genre qu'il n'avait encore jamais abordé. Admis dans les salons de barbiers, le cinéaste a d'abord regardé à l'oeuvre ces hommes, dont certains ont largement dépassé l'âge de la retraite. Il a ensuite interrogé leur passion pour le métier, et pour leurs clients, qui ont vieilli avec eux. En résulte un film intimiste, empreint de nostalgie, sur un univers autrefois respectable, aujourd'hui désuet et en voie de disparition. Toutefois, les éléments informatifs se font rares, le traitement fragmentaire privilégiant plutôt l'assemblage impressionniste d'anecdotes, de silences éloquents et d'images fixes montrant les établissements déserts. Le coloré Rocco se détache d'une galerie de personnages attachants et volubiles.
Texte : André Lavoie