Fr. 2006. Comédie dramatique de Gérald Hustache-Mathieu avec Sophie Quinton, Miou-Miou, Nicolas Duvauchelle. Alors qu'elle s'apprête à prononcer ses voeux perpétuels, une novice apprend l'existence d'un frère jumeau et décide de partir à sa recherche. Approche légère d'un sujet délicat. Récit prévisible compensé par des dialogues spirituels et un humour guilleret. Réalisation sobre et fluide. Jeu rafraîchissant de S. Quinton. (sortie en salle: 13 avril 2007)
Alors qu'elle s'apprête à prononcer ses voeux perpétuels, une novice apprend l'existence d'un frère jumeau et décide de partir à sa recherche. Approche légère d'un sujet délicat. Récit prévisible compensé par des dialogues spirituels et un humour guilleret. Réalisation sobre et fluide. Jeu rafraîchissant de S. Quinton. (sortie en salle: 13 avril 2007)
À l'inverse de ses confrères, dont les premières oeuvres sont souvent austères, torturées et intellectualisantes, Gérald Hustache-Mathieu affiche dans son premier long métrage une candeur et une simplicité détonnantes. Bien qu'il aborde des sujets délicats (la foi, l'homosexualité, etc.), le cinéaste revendique pour ce voyage initiatique sur fond d'amour et d'amitié un ton léger et pétillant. Le récit démarre toutefois dans un climat austère. Puis, une fois le secret éventé au détour d'un rebondissement prévisible, un vent de liberté souffle sur l'intrigue et les protagonistes. À travers une mise en scène sobre et fluide, le jeune réalisateur sonde avec talent la profondeur de ses personnages. Les dialogues spirituels et l'humour guilleret compensent par ailleurs pour le caractère éparpillé du scénario et le dénouement peu convaincant. Véritable muse de l'auteur, Sophie Quinton s'impose par son jeu rafraîchissant.
Texte : Jean Beaulieu
Fernand Denis - La Libre Belgique
AVRIL est en quelque sorte de la famille de L'ENFANT SAUVAGE de Truffaut, de KASPAR HAUSER, voire de E.T., de ces êtres ayant grandi dans un lieu et brutalement précipités dans le nôtre. La situation est exaltante pour un scénariste, mais celui-ci a tellement de tendresse pour son personnage qu'il ménage son atterrissage dans notre environnement, devenu tellement doux et tolérant. Quand tout le monde il est beau, tout le monde il est gentil; tout le film, il est mou aussi. Reste alors à balancer un bon coup de théâtre et une giclée de violence!
Jean-Luc Douin - Le Monde
Très élaboré (et même surchargé de sens), le scénario d'AVRIL fait coïncider le périple initiatique de cette (fausse) orpheline avec son geste artistique. Il mène aussi de pair la découverte d'un secret familial (...), la rencontre avec le frère dont elle ignorait l'existence, et un apprentissage amoureux. (...) Sur la fin, le trop-plein de signifiants fait déraper le film en happening mélodramatique. Mais en dépit de cet excès démonstratif et du caractère parfois un peu vieillot de la mise en scène, Gérald Hustache-Mathieu communique une ambition, une sincérité, une ferveur.
Philippe Azoury - Libération
En dépit de ce qu'on pourrait penser à lire le pitch, la provoc facile semble moins intéresser Hustache-Mathieu qu'auparavant. Il arriverait presque à nous faire croire qu'il a viré sa cuti au point de préférer filmer la douceur, l'angélisme. Hélas, cette voie-là (...) ne l'a pas plus inspiré côté mise en scène. Plusieurs fois dans le film, Avril confie regarder longtemps une fleur avant de la peindre. Ici rien ne semble avoir été regardé: la nature omniprésente à l'image n'existe pas. La religion est un costume SFP désincarné, et la sexualité apparaît comme un jeu d'enfant sans jamais rien gagner de solaire. Les citations, qui vont du MONIKA de Bergman au body art d'Yves Klein, n'élèvent pas un film où tout est programmé mais où rien ne fonctionne vraiment.
Lisa Nesselson - Variety
A religious vocation morphs into a secular vacation in AVRIL, a pleasingly peculiar blend of sacred and profane that's quite unlike the vast majority of contempo French films. Writer-helmer Gerald Hustache-Mathieu's charming, faintly mystical debut, about a novice nun who tracks down her brother, unfolds with assurance, making awkward situations seem as natural as a sermon on Sunday.
Marie-Noëlle Tranchant - Le Figaro Scope
Dans ce premier film, Gerald Hustache-Mathieu obtient de ses comédiens, tous excellents, des moments d'une juste et belle musicalité humaine. Vibrato grave de Miou-Miou, notes pures de Sophie Quinton. Il y a là beaucoup de talent et de grâce, gâchés malheureusement (et, on l'espère, provisoirement) par une vision trop superficielle. D'un sujet singulier, le cinéaste tire un propos finalement conventionnel, et la fin sombre dans le mélodrame caricatural. Mais il en est encore au noviciat.