L’AVIS DE MEDIAFILM

Avec pour théâtre le Los Angeles brumeux d'avant hier et en voix-off la narration détachée d'un écrivain en panne d'inspiration, ASK THE DUST semble vouloir nous reporter au temps de l'âge d'or hollywoodien. Or, Robert Towne qui, avec Roman Polanski, avait si brillamment réinventé le film noir dans CHINATOWN, en effleure à peine l'âme dans cette antiquité surfaite aux excès mélodramatiques. Partant d'un roman encensé de John Fante, écrit à la première personne, Towne a réalisé une oeuvre plastiquement ambitieuse mais désespérément poussiéreuse, dont l'intrigue piétine la moitié du temps. La réflexion sur les clivages sociaux, bien amorcée dans le premier quart du film, est vite escamotée au profit de développements parallèles encombrants, qui rendent le récit confus et ses enjeux flous. Le tandem Farrell-Hayek, fort beau pourtant, ne réussit pas non plus à faire sentir la force de l'amour qui le déchire.

Texte : Martin Bilodeau