Fr. 2006. Drame psychologique de Michel Spinosa avec Isabelle Carré, Gilbert Melki, Anne Consigny. Une jeune femme solitaire développe une passion amoureuse maladive pour le médecin qui l'a soignée après une tentative de suicide. Illustration forte et dérangeante d'un cas d'érotomanie. Habile équilibre entre étude clinique et éléments de thriller. Quelques invraisemblances. Réalisation précise, génératrice d'une tension prenante. Performance intense et émouvante d'I. Carré. (sortie en salle: 18 janvier 2008)
Une jeune femme solitaire développe une passion amoureuse maladive pour le médecin qui l'a soignée après une tentative de suicide. Illustration forte et dérangeante d'un cas d'érotomanie. Habile équilibre entre étude clinique et éléments de thriller. Quelques invraisemblances. Réalisation précise, génératrice d'une tension prenante. Performance intense et émouvante d'I. Carré. (sortie en salle: 18 janvier 2008)
ANNA M («aime»), en écho à Anna O., célèbre patiente d'un confrère de Freud, illustre de façon puissante et dérangeante un cas d'érotomanie des plus pathétiques. Michel Spinosa (LA PARENTHÈSE ENCHANTÉE) est parvenu à un habile équilibre entre étude clinique et éléments de thriller, les phases successives de cette psychose délirante (illumination, espoir, dépit, haine) correspondant à autant d'étapes douloureuses et angoissantes dans la vertigineuse plongée intérieure de la protagoniste. En dépit de quelques développements invraisemblables, ANNA M. s'avère captivant, grâce à une mise en scène précise, génératrice d'une tension prenante, dont le point culminant est atteint dans une séquence digne du RÉPULSION de Polanski, où l'affabulation de l'héroïne est illustrée de façon troublante. Celle-ci est incarnée avec une formidable intensité et un rare don de soi par Isabelle Carré, qui réussit à rendre émouvant et fragile un personnage souvent détestable et menaçant.
Texte : Louis-Paul Rioux
David Patry - Le Journal de Montréal
(...) Isabelle Carré arrive à nous garder bien à l’écoute dans ce thriller. C’est toute une performance d’actrice que l’on voit dans ANNA M. On se prend à aimer la haïr, mais aussi à avoir pitié d’elle et à la comprendre (un peu!). Un mélange d’émotions qui sert bien l’oeuvre.
Odile Tremblay - Le Devoir
Le scénario tout en rigueur chirurgicale est un thriller psychologique plein de finesse. (...) La mise en scène exigeante, les décors sages et beaux, la musique de névralgie, tout accompagne la prestation de l'actrice, lumineuse dans la veine noire, comme un charbon au soleil.
Arno Gaillard - Pariscope
Michel Spinosa filme avec subtilité ce vertige humain, il aime cette femme qui crie, cherche un autre, un espoir, un amour. Isabelle Carré porte, habite le film de bout en bout. Elle nous fait aimer cette femme, et cette folle à lier devient une folle à aimer qu’on a envie de serrer très fort contre soi. Avec ce personnage, l’actrice trouve son plus beau rôle.
Christophe Narbonne - Première
(...) ANNA M. suggère plus qu’il ne démontre. S’attache à l’aspect clinique plutôt qu’à la théorie. Érotise la peur pour mieux désarçonner le spectateur. N’évite pas toujours un certain maniérisme. Et distille sournoisement son poison narratif en jouant de l’empathie éprouvée pour l’actrice principale (...). Le tout avec une ambition formelle où le rythme le dispute à l’élégance.
Michel Palmiéri - Elle
Articulée sur un scénario rigoureux, impulsée par une héroïne imprévisible et incontrôlée, l'action véhicule une angoisse croissante jusqu'à épouser la forme classique du thriller, palpitant, haletant, hypertendu.
Didier Péron - Libération
Le cinéaste lorgne du côté de la période française de Polanski (RÉPULSION, LE LOCATAIRE), mélange de fantastique et d'humour noir. Le comique d'une situation peut se briser en quelques secondes et laisser apparaître l'imminence d'un danger mortel (...). Isabelle Carré (...) parvient à rendre les nuances d'un personnage complexe qui inspire aussi bien la frayeur que la sympathie.
Marie-Noëlle Tranchant - Le Figaro Scope
Michel Spinosa plonge dans les arcanes de la pathologie amoureuse avec une précision de clinicien, tout en développant (...) un thriller intimiste, à l’atmosphère inquiétante (...). Isabelle Carré, douce et provocante, (...) exaltée et lucide, se tient sur le fil, bascule, sombre (...). Son interprétation émouvante suscite la compassion et l’effroi par son extrême humanité.