Fr. 2006. Comédie fantaisiste de Luc Besson avec Jamel Debbouze, Rie Rasmussen, Gilbert Melki. Alors qu'il s'apprête à se suicider, un petit escroc criblé de dettes est secouru par un ange qui lui propose de mettre un peu d'ordre dans sa vie. Hommage laborieux et bavard aux classiques de Carné et Capra. Scénario décousu farci de temps morts. Belles images en noir et blanc. Mise en scène statique. Interprétation forcée. (sortie en salle: 22 décembre 2006)
Alors qu'il s'apprête à se suicider, un petit escroc criblé de dettes est secouru par un ange qui lui propose de mettre un peu d'ordre dans sa vie. Hommage laborieux et bavard aux classiques de Carné et Capra. Scénario décousu farci de temps morts. Belles images en noir et blanc. Mise en scène statique. Interprétation forcée. (sortie en salle: 22 décembre 2006)
Ce nouvel opus de Luc Besson (THE MESSENGER: THE STORY OF JOAN OF ARC) est un précieux ramassis de références aux films de Carné et Prévert, ainsi qu'au très beau IT'S A WONDERFUL LIFE de Frank Capra. Avec, pour faire bonne mesure, quelques auto-citations, notamment au DERNIER COMBAT et à SUBWAY. De fait, ANGEL-A est si fertile en clins d'oeil de toutes sortes qu'il finit par ressembler à un jeu questionnaire. Les très belles images de Thierry Arbogast, d'un noir et blanc satiné, captent des scènes typiquement parisiennes, à l'intérieur desquelles les deux héros s'échangent des répliques prétendument spirituelles. Celles-ci font laborieusement avancer le récit, décousu et criblé de temps morts, sur les thèmes du mensonge et de l'affirmation personnelle. La réalisation statique, ainsi que le jeu forcé de l'ensemble de la distribution, finissent de convaincre que le projet, d'un potentiel dramatique certain, était sans doute plus riche sur papier.
Texte : Martin Bilodeau
Jérôme Delgado - Voir
ANGEL-A est un film d'acteurs, centré sur un loser mal dans sa peau et une beauté à la fois ange et pétasse (c'est le terme utilisé). Bien réel, Paris semble pourtant abandonné (…). Le dénouement entrouvre cette porte: et si ça n'avait été qu'un songe? Bref, malgré cette allusion à la rêverie, des dialogues au "naturel" (...), quelques scènes touchantes et des acteurs en forme (...), ANGEL-A déçoit.
Bernard Besserglik - The Hollywood Reporter
Besson says he wrote a 15-page story outline for the movie 10 years ago but was unable to write the dialogue, "probably because (he) was too young." When he took it up again recently, he found he was able to dash off the screenplay in two weeks. Perhaps he should have waited a few years longer. ANGEL-A could just about have been made to work as a story of angelic visitation like Wim Wenders' WINGS OF DESIRE, but it lacks the poetic truth that such fables should embody and too often appears merely risible.
Michel Berjon - Les Fiches du Cinéma
Cela commence sur de belles images des ponts de Paris (...). L'image reste le point fort du film, le seul élément dispensant du plaisir pendant une heure et demie. Mais Paris disparaît assez vite, bientôt occupée uniquement par les boîtes, cafés et hôtels. Et le personnage de la "Mila Jovovich bis" n'est guère sympathique. L'émotion est absente.
Fernand Denis - La Libre Belgique
Le meilleur du film de Luc Besson est (...) l'attente, dans la question: c'est quoi ANGEL-A? Le désir s'évanouit vite dès que roule le projecteur. Pourtant, elle est jolie la pellicule. Noir et blanc chiadé. Comme Besson filme (...) la Tour Eiffel, c'est géant. Et les passerelles, c'est génial. Et Paris désert, sans voitures, sans piétons, c'est inouï. À chaque instant, on croit que Jamel va disparaître et que va surgir la montre, la bagnole, le soutien-gorge, le parfum... Car c'est beau comme une pub de luxe, mais sans produit.
Dominique Borde - Le Figaro
ANGEL-A, ce rêve éveillé pour des paumés du petit matin ou des nostalgiques du grand soir, tient à la fois de la fable pour adulte et de l'album photo sur un Paris désert et redécouvert. Une allégorie et un spectacle où la vision d'un metteur en scène qui fait joujou en virtuose avec sa caméra.
Antoine de Baecque - Libération
ANGEL-A est (...) tout simplement un film con. Il a la connerie prétentieuse, comme si faire du cinéma, c'était accumuler de belles images. Il n'y a aucun plan juste dans ANGEL-A, rien que des images qui se racontent qu'elles sont belles (...). Et qui toutes, dans cette course effrenée à la poésie visuelle, virent au cliché (...), au revival (...), à la carte postale (...), à la photo de mode (Vogue spécial Besson) et surtout à la pub. (...) Le film est, de plus, insupportable de connerie bavarde.