L’AVIS DE MEDIAFILM

Les bambins esseulés, les parents négligents ainsi que les chiens errants représentent toujours des valeurs sûres dans l'univers des contes et des films pour enfants. C'est ce qui explique en partie le succès du roman de Kate DiCamillo, dont le réalisateur Wayne Wang prend soin de respecter l'esprit dans cette adaptation aussi charmante que convenue. Prônant des valeurs d'entraide et de tolérance dans un monde marqué par l'individualisme et la pauvreté - la petite localité de Floride où se situe l'action semble en voie de devenir une ville-fantôme -, BECAUSE OF WINN-DIXIE propose aussi un discours à consonance religieuse. Même si cela peut agacer parfois, le cinéaste tente d'en atténuer la portée, misant sur une galerie de personnages contrastés, certains folkloriques et d'autres, dont celui incarné par Cicely Tyson, d'une grande humanité. Mais tous doivent s'incliner devant la petite AnnaSophia Robb, d'un naturel touchant, flanquée de ce fameux chien dont les vertus ainsi que les rictus semblent infinis. Malgré le professionnalisme évident de la production, on ne peut s'empêcher d'y voir le travail d'un cinéaste au passé plus reluisant (THE JOY LUCK CLUB, SMOKE), forcé d'accepter des tâches alimentaires après le cuisant échec du très personnel THE CENTER OF THE WORLD.

Texte : André Lavoie