L’AVIS DE MEDIAFILM

Spécialiste du cinéma d'horreur, Wes Craven (NIGHTMARE ON ELM STREET, SCREAM), s'éloigne un peu du genre qui l'a rendu célèbre pour signer avec RED EYE un thriller hitchcockien sans aucun élément surnaturel ou purement horrifique. Ce qui ne veut pas dire, évidemment, que le récit soit exempt d'effets destinés à flanquer la frousse au spectateur. Bien au contraire, puisqu'il s'agit d'un récit habilement troussé qui parvient à maintenir un climat de tension efficace pendant presque toute sa durée. Le scénario joue ingénieusement sur le jeu du chat et de la souris qui se développe entre le criminel et sa victime, tout en rendant suffisamment crédible une prémisse qui ne résiste pourtant pas vraiment à l'analyse. Pour sa part, Craven se montre fort habile pour exploiter le huis clos que constitue cet avion, misant sur une caméra nerveuse et un montage serré qui ne tolère aucun temps mort. L'intrigue repose sur des développements extravagants et forcés, mais le traitement contient juste assez de clins d'oeil et d'humour pour permettre au spectateur de rire avec le film, plutôt que de rire du film. Enfin, Cillian Murphy compose à la perfection son personnage à la fois suave et inquiétant, tandis que Rachel McAdams se montre tout à fait à l'aise dans la peau d'une jeune femme ordinaire qui se découvre des ressources inattendues.

Texte : Martin Girard