Aust. 2005. Western de John Hillcoat avec Guy Pearce, Ray Winstone, Emily Watson. Au XIXe siècle, le meurtre sordide d'une famille de fermiers force le shérif à pactiser avec un des criminels impliqués afin de capturer le chef de sa bande. Scénario riche et puissant sur la genèse du Nouveau Monde austral. Profils psychologiques complexes et bien dessinés. Réalisation au scalpel. Quelques violences excessives. Interprètes bien dirigés.
Au XIXe siècle, le meurtre sordide d'une famille de fermiers force le shérif à pactiser avec un des criminels impliqués afin de capturer le chef de sa bande. Scénario riche et puissant sur la genèse du Nouveau Monde austral. Profils psychologiques complexes et bien dessinés. Réalisation au scalpel. Quelques violences excessives. Interprètes bien dirigés.
John Hillcoat (TO HAVE AND TO HOLD) et son scénariste, le rocker Nick Cave, ont appliqué à l'Australie coloniale du XIXe siècle tous les ingrédients du western américain classique. Pour mieux les pervertir toutefois, à travers une «comédie humaine» âpre et brutale où les bons et les méchants se croisent sur l'axe du Bien et du Mal. Au-delà des démonstrations de violence excessives, qui alourdissent un récit autrement bien ficelé et sans temps morts, les auteurs interrogent la façon dont l'homme devient le produit de son environnement. Les profils psychologiques, bien nets, sont rehaussés par une direction d'acteurs vigoureuse, ainsi que par une mise en scène au scalpel, attentive aux silences, aux regards, aux paysages naturels et à la lumière spectrale de l'«outback» australien. Au sein d'une distribution prestigieuse (Guy Pearce et Emily Watson sont excellents), Ray Winstone traduit avec sensibilité et retenue le dilemme d'un homme de loi écartelé entre sa responsabilité officielle et son sens moral.
Texte : Martin Bilodeau