L’AVIS DE MEDIAFILM

Suite de l'excellente comédie GET SHORTY, qui torpillait l'univers de la production cinématographique hollywoodienne, BE COOL utilise toujours la satire pour s'intéresser, cette fois, au milieu de la musique populaire. Or, si la source d'inspiration demeure la même (l'oeuvre romanesque d'Elmore Leonard), le résultat se révèle plutôt décevant. Se montrant moins inspiré que son prédécesseur Barry Sonnenfeld, F. Gary Gray peine à insuffler dynamisme et tonus à son film. Quelques séquences captant des performances musicales sont filmées avec plus de ferveur (Gray a commencé dans la réalisation de vidéoclips), mais on a l'impression que le cinéaste a été dépassé par son récit. Disons à sa décharge que le bouquin de Leonard, tout en rebondissements et saturé de dialogues, n'était pas facile à porter à l'écran. Le seul à vraiment profiter de BE COOL est John Travolta, qui reprend avec bonheur le rôle de Chili Palmer. Suave et décontracté, Travolta joue avec un plaisir évident. Cela dit, ses retrouvailles avec Uma Thurman ne produisent pas la magie escomptée. Étincelants dans PULP FICTION, les deux comédiens doivent ici composer avec un récit qui ne se prête pas à de grands numéros d'acteurs. Le reste de la distribution, composée de vedettes réduites à des rôles subalternes, doit se contenter des miettes.

Texte : Michel Defoy