L’AVIS DE MEDIAFILM

Bruce Willis a construit son image de star en interprétant des durs à cuire au comportement décontracté, qui sauvent la veuve et l'orphelin avec un sourire en coin. Cette fois-ci, pour donner une certaine intériorité à son personnage, il en évacue rapidement la dimension comique, comme en témoigne la première scène du film, optant plutôt pour une gravité excessive. Sur le même ton sérieux, HOSTAGE exploite à outrance l'obsession de la sécurité et la libre circulation des armes à feu aux États-Unis. Le réalisateur français Florent Siri, qui fait ses débuts à Hollywood, utilise toutefois de manière judicieuse tous les recoins d'une somptueuse demeure qui se transforme peu à peu en bunker assiégé. Cette vaste maison devient d'ailleurs le terrain de jeux improbable d'un enfant téméraire dont les allures de mercenaire constituent une des fautes de goût de cette production tapageuse. Car sur le plan du traitement, HOSTAGE multiplie les effets visuels et sonores pour appuyer des évidences. À noter, pour finir, que ce thriller contient de vagues éléments fantastiques (l'un des jeunes cambrioleurs, au comportement lunatique, semble invincible), mais sans que cela ne lui permette vraiment de se démarquer des autres productions du genre.

Texte : André Lavoie