L’AVIS DE MEDIAFILM

À travers cette adaptation d'un roman de Donald Westlake, Costa-Gavras poursuit son observation d'individus aux prises avec des forces extérieures qui les enserrent comme un étau. Après les dictatures (Z), la religion (AMEN), la famille (MUSIC BOX), le cinéaste se penche dans LE COUPERET sur la mondialisation, phénomène qui secoue toutes les économies occidentales et dont son «serial killer social» constitue l'emblème cynique. On reprochera toutefois à Costa-Gavras les développements systématiques du scénario, grossièrement masqués par une chronologie déconstruite, et l'emploi abusif de la voix-off, par lequel il semble se dispenser de présenter un véritable point de vue sur son protagoniste. Sa mise en scène, comme toujours lisse et raffinée, met en relief la folie du personnage, sans toutefois le décaler de la réalité «vraie», où ses gestes demeurent coupables. Bien connu pour ses rôles comiques, José Garcia nous guide avec justesse et intelligence dans les méandres de cette tragédie qui flirte avec la comédie noire.

Texte : Martin Bilodeau