Fr. 2005. Drame psychologique de Karin Albou avec Fanny Valette, Elsa Zylberstein, Bruno Todeschini. En banlieue de Paris, une étudiante juive qui tente de s'affranchir du joug familial se découvre une attirance pour un collègue musulman. Réflexions pertinentes sur le problème de la liberté des femmes dans un milieu traditionaliste. Personnages cadrés de près. Réalisation sobre et efficace. Interprétation vibrante et sensible. (sortie en salle: 14 novembre 2006)
En banlieue de Paris, une étudiante juive qui tente de s'affranchir du joug familial se découvre une attirance pour un collègue musulman. Réflexions pertinentes sur le problème de la liberté des femmes dans un milieu traditionaliste. Personnages cadrés de près. Réalisation sobre et efficace. Interprétation vibrante et sensible. (sortie en salle: 14 novembre 2006)
Si elle court le risque de s'égarer en abordant de front plusieurs sujets (la dualité entre sexualité et religion, les premiers émois amoureux, la difficile acclimatation des immigrants, etc.), Karin Albou livre malgré tout un premier long métrage maîtrisé et prometteur. Sans dogmatisme, avec un souci du détail éclairant (notamment sur les rites judaïques), l'auteure trace des portraits féminins jolis et habités. Elle nous communique par ailleurs leur histoire à travers le regard de la cadette, de sorte que les aspects intimistes du récit prennent à l'écran plus d'ampleur et d'épaisseur que la peinture sociale, relativement abstraite. La mise en scène fait alterner sobrement les plans-séquences avec des scènes courtes et vives, servies par des éclairages enveloppants aux teintes bleutées. Au sein d'une distribution de premier ordre, signalons la vibrante et sensible Fanny Valette qui, souvent cadrée de très près, illumine l'écran.
Texte : Jean Beaulieu