É.-U. 2005. Drame fantastique de Scott Derrickson avec Laura Linney, Tom Wilkinson, Campbell Scott. Une avocate défend en cour un prêtre accusé d'être responsable du décès d'une jeune femme à la suite d'un exorcisme. Mélange hétéroclite de clichés propres au drame judiciaire et au cinéma d'horreur. Transposition forcée et peu objective de faits véridiques. Réalisation aux effets appuyés. Interprètes de valeur.
Une avocate défend en cour un prêtre accusé d'être responsable du décès d'une jeune femme à la suite d'un exorcisme. Mélange hétéroclite de clichés propres au drame judiciaire et au cinéma d'horreur. Transposition forcée et peu objective de faits véridiques. Réalisation aux effets appuyés. Interprètes de valeur.
À l'instar du célébrissime THE EXORCIST de William Friedkin, ce film est présenté par ses auteurs comme étant basé sur des faits véridiques. Et en effet, le récit reprend certains éléments d'un procès authentique qui s'est tenu en Allemagne dans les années 1970. Mais l'ensemble se présente comme un mélange hétéroclite de clichés propres au drame judiciaire et au cinéma d'horreur, tandis que la structure en flash-back passe d'un point de vue à l'autre sans trop se soucier de cohérence narrative (certains événements sont racontés par des témoins qui étaient absents lors du drame). Tout cela donne lieu à une confrontation au sommet entre une vision purement rationnelle et scientifique du mal dont souffrait la jeune victime et une interprétation fondée sur la croyance dans les phénomènes de possession diabolique. Or, même si chaque camp a la chance d'étayer ses arguments, le film prend nettement le parti de l'avocate qui défend le prêtre, tout en présentant son opposant comme un personnage antipathique. De plus, les retours en arrière décrivant les phénomènes surnaturels ne sont pas filmés avec un degré suffisant d'ambiguïté pour se maintenir à la lisière souhaitée entre le fantastique et le psychologique. La mise en scène est techniquement habile, quoique peu subtile, et les interprètes jouent avec conviction.
Texte : Martin Girard