Fr. 2005. Drame sentimental de Dai Sijie avec Mylène Jampanoi, Li Xiaoran, Dongfu Lin. Dans la Chine des années 1980, une étudiante orpheline vit une passion amoureuse interdite avec la fille du botaniste chez qui elle fait un stage. Récit superficiel et manichéen. Dénonciation sentie d'une société intolérante. Exotisme de pacotille. Scènes d'amour racoleuses. Images très soignées. Interprétation inégale. (sortie en salle: 19 janvier 2007)
Dans la Chine des années 1980, une étudiante orpheline vit une passion amoureuse interdite avec la fille du botaniste chez qui elle fait un stage. Récit superficiel et manichéen. Dénonciation sentie d'une société intolérante. Exotisme de pacotille. Scènes d'amour racoleuses. Images très soignées. Interprétation inégale. (sortie en salle: 19 janvier 2007)
Malgré qu'il dénonce avec conviction l'intolérance du gouvernement chinois face à l'homosexualité, et qu?il comporte plusieurs images très soignées (signées par le Québécois Guy Dufaux), ce nouveau film de Dai Sijie (CHINE MA DOULEUR, BALZAC ET LA PETITE TAILLEUSE CHINOISE) déçoit. Fortement mélodramatique, le récit se révèle vite superficiel et manichéen, sans grand souci de vérité psychologique. D'autre part, certaines scènes d'intimité amoureuse sont racoleuses, évoquant le style un peu vulgaire des films érotiques «soft». Le traitement, très classique, privilégie les ambiances vaporeuses et les décors aux couleurs chatoyantes. Toutefois, quelques séquences, d'un exotisme de pacotille, semblent avoir été conçues à l'intention d'un certain public occidental en quête d'une Chine folklorique. Le jeu sincère et attachant de Li Xiaoran détonne face à celui, raide et peu expressif, de Mylène Jampanoi, une actrice de nationalité française qui a appris son texte phonétiquement.
Texte : Louis-Paul Rioux
Lisa Nesselson - Variety
Brigitte Baudin - Figaro Scope
Laurent Herrou - Plume Noire
Dai Sijié (…) a tiré d'un fait divers chinois (…) un film publicitaire coloré et insipide dans les décors somptueux d'une végétation vietnamienne luxuriante, la Chine ayant refusé de donner son accord pour son auto-flagellation cinématographique. Hélas, ni la beauté sauvage des images, ni la plastique irréprochable des actrices ne parvient à égaler la platitude des sentiments et la pauvreté des situations: les clichés éculés et l'absence d'émotion peinent à tenir le spectateur en éveil, bercé par un remix sirupeux du Canon de Pachelbel.
Alex Masson - Chronic'art
Ni fièvre, ni sensualité, mais une pose publicitaire transpirant, entre vapeurs de bains et visite des montagnes voisines, l'artificiel. Ne reste de troublant que le regard de Mylène Jampanoï, où il est plus plaisant de plonger que de voir un film se noyer peu à peu dans les clichés d'un romantisme Harlequin, jusque dans son redoutable final sortant les grandes orgues. (…) Certaines gazettes magnanimes tenteront de vendre LES FILLES DU BOTANISTE comme un SOUVENIRS DE BROKABACK MOUNTAIN version fille. Qu'elles n'oublient pas de préciser que c'est au gré d'un effroyable esthétisme Suzi-Wan.
La Rédaction - Ouest-France