Pour son premier film américain, le Norvégien Bent Hamer (...) a choisi de s’intéresser à l’écrivain Charles Bukowski à travers son autobiographie déguisée, FACTOTUM. L’histoire est donc celle de Henry « Hank » Chinaski, joué par un Matt Dillon au mieux de sa forme. (...) Ici, point d’Hollywood mais un film sauvagement indépendant (...). Ici, c’est l’Amérique des perdants, des laissés-pour-compte, des passés par profits et pertes, celle qui pue et végète entre champs de course et bars miteux (...). Il y a là un univers glauque, où pourtant une rose pousse sur le fumier, l’esprit souffle où il veut. Il y a là aussi un humour froid qui n’est pas sans rappeler Jim Jarmush ou Aki Kaurismäki dans le traitement de ce conte de la folie ordinaire.