Fr. 2005. Comédie de Albert Dupontel avec Albert Dupontel, Claude Perron, Nicolas Marié. Ayant trouvé un uniforme de policier, un sans-abri l'enfile et se porte au secours d'une ex-actrice porno qui veut récupérer sa fillette séquestrée par ses beaux-parents. Fable sociale déjantée, d'une naïveté et d'un sentimentalisme assumés. Touches de poésie frisant le génie. Réalisation d'une folle énergie, empruntant à l'esthétique du «cartoon». Interprétation dans le ton. (sortie en salle: 26 janvier 2007)
Ayant trouvé un uniforme de policier, un sans-abri l'enfile et se porte au secours d'une ex-actrice porno qui veut récupérer sa fillette séquestrée par ses beaux-parents. Fable sociale déjantée, d'une naïveté et d'un sentimentalisme assumés. Touches de poésie frisant le génie. Réalisation d'une folle énergie, empruntant à l'esthétique du «cartoon». Interprétation dans le ton. (sortie en salle: 26 janvier 2007)
Convoquant Charlie Chaplin, Tex Avery, les frères Coen, Harold Lloyd, les Monty Python et bien d'autres, l'acteur-réalisateur Albert Dupontel a concocté une fable sociale déjantée et haute en couleur, aux allures de «cartoon» aussi insolites que réjouissantes. Moins nihiliste que l'ultraviolent BERNIE, ENFERMÉS DEHORS apparaît plus sentimental et optimiste, voire un peu naïf dans sa critique des privilégiés du système. Des petits travers pleinement assumés par l'auteur, qui orne par ailleurs son film de touches de poésie frisant le génie. Faisant appel au directeur photo d'IRRÉVERSIBLE, le très doué Benoît Debie, Dupontel multiplie les images aux prises de vue extravagantes et vertigineuses, assemblées dans un montage épileptique qui imprime à sa comédie une folle énergie. Son interprétation est à l'avenant, contrastant avec celle, plus mesurée mais néanmoins fort attachante, de sa comédienne fétiche Claude Perron.
Texte : Louis-Paul Rioux
Kirk Honeycutt - The Hollywood Reporter
The movie is aggressive: It comes at you in an onslaught of images, gags, loud noise and music. The manic energy can be tiring but it lasts only 87 minutes. The movie is rife with absurd one-note characters, role reversals, mistaken identities, running gags, larkish pranks and a cast of characters best described as Les Miserables 21st Century-Style. Those doing storyboards, cinematography and editing are the true heroes here for no matter how frantic the comic action, there is smoothness and consistency throughout. The mayhem, in other words, is controlled.
Lisa Nesselson - Variety
Meticulously calibrated and very well made, the defiantly aggressive LOCKED OUT is a love-it-or-hate-it experience. Tale of a homeless man who champions the powerless after finding a policeman's uniform, pic satirizes upper-echelon corruption, humanizes homelessness and sends up knee-jerk respect for authority with a mixture of jaundice and naivete. In his third outing as writer-director-star, comedian Albert Dupontel deploys his own body like an indestructible cartoon character.
Fernand Denis - La Libre Belgique
Devant et derrière la caméra - et le nez dans la colle sans doute -, Albert Dupontel (mal)traite la mise en scène. Et, il n'est pas le seul, monsieur le commissaire, il y a toute une bande de barjos avec lui, ses fidèles Claude Perron et Hélène Vincent, ses modèles, les Terry Gilliam et Jones, et ses Belges, Yolande Moreau et Bouli Lanners, sans oublier le chef op' halluciné Benoît Debie. Alors, ça passe ou ça casse. Forcément, une telle (dé)charge d'énergie, de folie, ça décoiffe.
François Bégaudeau - Cahiers du Cinéma
Trashisation ou keatonisation, dans les deux cas le passage au cinéma est un simple amplificateur de contorsions. S'il y a rupture qualitative, cela ne vient que du truc en plus du cinéma, de l'objet additionnel et parfois transitionnel qu'on tripote comme un doudou quand on en hérite. Ça s'appelle la caméra. Dupontel en est dingue, il la remue dans tous les sens, shoote de traviole, multiplie les focales tape-à-l'oeil (...). Cela pourrait être simplement superflu, vain, bête (...), mais c'est également nuisible. Haché de plans en plongée pure ou d'inserts de caméra subjective, bon nombre de performances sont ici gâchées voire annihilées.
Chloé Rolland - Les Fiches du Cinéma
L'habit peut faire un nouveau moine, telle est la morale de la fable de Dupontel. Prise comme telle (une fable naïve), ENFERMÉS DEHORS peut séduire aisément, grâce à la gouaille de Dupontel, en un Robin des bois pour le moins décalé, et à la qualité des seconds rôles déjantés, qui, en apportant chacun leur univers propres, participent au charme. (...) on peut reprocher au réalisateur - scénariste de tomber dans la farce facile. La confrontation des riches avec les pauvres se réduit, en effet, à celle entre le fameux faux-flic et un riche homme d'affaires, qui deviendra sans détours un bon samaritain.
Gilles Renault - Libération
(...) Dupontel tire une fable sociale grinçante qui, en ces temps agités, veut faire sens. Le propos prend en effet un caractère séditieux, alimenté par une galerie de personnages si gentiment caricaturaux qu'ils excluent toute forme éventuelle d'équivoque et de subtilité. (...) Images déformées, accélérées, montage effrené, couleurs trafiquées, bruits amplifiés, bande-son body buildée (tendance métal, featuring Jean-Paul Roy et Denis Barthe de Noir Désir), ENFERMÉS DEHORS revendique son héritage burlesque (Buster Keaton, Tex Avery) en une forme de slapstick sous acide dont on sort fatalement essoré.