L’AVIS DE MEDIAFILM

Luc Besson reprend dans ce scénario une recette qu'il a déjà utilisée dans NIKITA et THE PROFESSIONAL, c'est-à-dire la confrontation entre un assassin impitoyable et des gens ordinaires qui vont l'amener à s'humaniser. Plus que jamais, ce canevas donne lieu à une cohabitation forcée entre une violence extrême et un mélo sirupeux. Comme on pouvait s'y attendre, le coréalisateur de THE TRANSPORTER se montre beaucoup plus à l'aise dans les scènes d'action et de combats, toutes réglées avec vigueur et précision, que dans les séquences intimistes et sentimentales, qui croulent sous les clichés et des détails psychologiques factices. Le personnage interprété par Jet Li est particulièrement peu développé. Ainsi, on ne comprend jamais vraiment comment il a perdu toute volonté propre, obéissant comme un automate aux ordres du gangster. De la même manière, il est difficile d'accepter le comportement de l'aveugle et de la jeune musicienne qui accueillent cet étranger chez eux sans se poser la moindre question. À défaut d'être très convaincant dans son rôle d'amnésique tourmenté, Jet Li demeure parfaitement crédible lorsqu'il passe à l'action. Mais c'est Bob Hoskins qui remporte la palme avec son jeu déchaîné.

Texte : Martin Girard