L’AVIS DE MEDIAFILM

Le scénario de HARD CANDY est tiré d'un fait divers survenu au Japon, où des adolescentes auraient kidnappé des pédophiles afin de se faire justice. S'il ancre son premier long métrage dans le réel, David Slade a cependant privilégié la forme aux dépens de la psychologie. Issu de la pub et du vidéoclip, il signe en effet une mise en scène stylisée et d'une froideur clinique, qui mise essentiellement sur la tension dramatique, bien soutenue au demeurant, sans trop se soucier de la vraisemblance. Si HARD CANDY rappelle par moments le huis clos troublant d'ALEXANDRA'S PROJECT, il lui manque la finesse qui caractérisait certains films récents ayant abordé le même sujet délicat, tels THE WOODSMAN ou MYSTERIOUS SKIN. En revanche, le personnage de Hayley, défendu avec énergie par Ellen Page, se révèle plus étoffé et moins stéréotypé que celui des adolescentes habituellement représentées au cinéma. À ses côtés, Patrick Wilson se distingue par son jeu nuancé.

Texte : Manon Dumais