L’AVIS DE MEDIAFILM

Ce film se présente comme un remake inversé et plus loufoque de GUESS WHO'S COMING TO DINNER, une comédie dramatique réalisée en 1967 par Stanley Kramer qui, en son temps, avait contribué à faire accepter aux Américains l'idée des mariages interraciaux. À ce chapitre, GUESS WHO a le mérite de promouvoir les unions entre femmes noires et hommes blancs, une réalité encore trop peu présente dans les films hollywoodiens. C'est dire qu'on a droit à un message généreux et sincère, mais qui se voit desservi par un scénario peu inspiré et beaucoup trop bavard. S'éloignant rapidement de son modèle, GUESS WHO rappelle davantage MEET THE PARENTS, car le père se montre extrêmement exigeant et irréaliste vis-à-vis tout futur gendre, peu importe la couleur de sa peau. Mais à la différence du film de Jay Roach, les situations comiques font ici à peine sourire, trop tirées par les cheveux et tombant le plus souvent à plat. Et comme de juste, le dernier acte n'évite pas la sentimentalité d'usage, que la réalisation standard et anonyme rend encore plus indigeste. Restent quelques rares échanges truculents ou sarcastiques entre un Bernie Mac énergique, mais qui n'a guère le loisir de mettre en valeur ses indéniables talents comiques, et un Ashton Kutcher correct quoique plutôt terne.

Texte : Louis-Paul Rioux