Fr. 2005. Comédie sentimentale de Olivier Ducastel, Jacques Martineau avec Valeria Bruni Tedeschi, Gilbert Melki, Jean-Marc Barr. Pendant les vacances, deux époux qui s'interrogent sur l'orientation sexuelle de leur fils vivent des aventures extra-conjugales. Amusant exercice de marivaudage abordant certains sujets tabous. Charmants clins d'oeil à l'univers de Jacques Demy. Mise en scène primesautière. Interprétation enjouée.
Pendant les vacances, deux époux qui s'interrogent sur l'orientation sexuelle de leur fils vivent des aventures extra-conjugales. Amusant exercice de marivaudage abordant certains sujets tabous. Charmants clins d'oeil à l'univers de Jacques Demy. Mise en scène primesautière. Interprétation enjouée.
Le tandem formé par Olivier Ducastel et Jacques Martineau s'est souvent inspiré de l'univers de Jacques Demy, particulièrement dans son premier long métrage, JEANNE ET LE GARÇON FORMIDABLE. Le duo y revient dans CRUSTACÉS & COQUILLAGES, parsemant le récit de chansonnettes interprétées par les acteurs, dont les voix pas très justes en rehaussent le charme maladroit. On songe aussi à Éric Rohmer, Martineau et Ducastel faisant une large place au badinage amoureux et aux quiproquos sentimentaux. Par contre, ils abordent avec franchise des thèmes que leurs cinéastes fétiches n'oseraient effleurer, dont l'homosexualité et la masturbation. Sous le couvert de la comédie et sur fond de décor paradisiaque, ces sujets prennent une large place dans ce film qui tente de bousculer quelques tabous. Nullement portés par un simple désir de provocation, les auteurs observent cette famille avec un regard attendri, décorant le tout de clichés (la mère libérale d'origine hollandaise, les ados obsédés par le sexe, etc.) dont ils assument l'énormité. L'accumulation de situations équivoques, qui finissent par perdre un peu de leur impact, ne vient jamais compromettre l'esprit enjoué d'une solide équipe d'acteurs, dominée par Valeria Bruni-Tedeschi et Gilbert Melki dans un étonnant contre-emploi.
Texte : André Lavoie