L’AVIS DE MEDIAFILM

Roald Dahl a lui-même adapté son conte pour le cinéma en 1971, mais son travail a été révisé par le scénariste David Seltzer, au grand mécontentement de l'écrivain, qui a renié le film réalisé par Mel Stuart avec Gene Wilder. Tim Burton semble partager son avis, puisqu'il a jugé opportun de signer une nouvelle adaptation du livre. Doté de moyens encore plus somptueux que la version précédente, le film de Burton est une formidable bonbonnière cinématographique, truffée de décors extravagants et d'effets visuels colorés. Le récit est construit comme une véritable visite guidée, puisqu'à chaque séquence correspond un secteur particulier de cette confiserie surréaliste. Au fur et à mesure que progresse l'intrigue, les enfants disparaissent à la suite d'incidents farfelus et parfois un tantinet cruels. D'ailleurs, Burton ne se gêne pas pour demeurer fidèle au petit côté sombre de ce conte dont l'humour noir est typiquement anglais. Cela dit, malgré l'imagination constamment renouvelée du réalisateur et le talent excentrique de Johnny Depp, égal à lui-même dans le rôle de ce Willy Wonka loufoque, lunatique et inquiétant, CHARLIE AND THE CHOCOLATE FACTORY s'avère un exercice de style parfois trop synthétique dont les gags ne font pas toujours mouche. Le film se laisse voir sans déplaisir et peut parfois étonner, mais sans être aussi mémorable qu'on l'aurait souhaité.

Texte : Martin Girard