É.-U. 2004. Drame de moeurs de David Gordon Green avec Jamie Bell, Josh Lucas, Davon Alan. En Georgie, un adolescent et son petit frère fuient leur oncle qui a tué leur père pour un paquet de pièces d'or mexicaines. Récit plutôt sordide aux accents mythologiques intrigants. Éléments de thriller traités de façon inusitée. Illustration expressive mais un brin complaisante d'un contexte sudiste miteux. Interprétation sentie.
En Georgie, un adolescent et son petit frère fuient leur oncle qui a tué leur père pour un paquet de pièces d'or mexicaines. Récit plutôt sordide aux accents mythologiques intrigants. Éléments de thriller traités de façon inusitée. Illustration expressive mais un brin complaisante d'un contexte sudiste miteux. Interprétation sentie.
Avec UNDERTOW, David Gordon Green poursuit son exploration des moeurs des habitants du Sud des États-Unis, entamée avec GEORGE WASHINGTON (inédit en salles au Québec) et le sensible ALL THE REAL GIRLS. Mais cette fois, Green convoque dans son récit des éléments de thriller, qu'il traite cependant de manière inusitée. Ainsi, en dépit des données de l'intrigue, on assiste en fait à une espèce de poursuite au ralenti, parsemée de pauses buissonnières insolites, comme si les deux frères ne se sentaient jamais menacés par leur oncle cupide et meurtrier. D'autre part, le réalisateur a souvent recours à l'arrêt sur image en pleine action, popularisé dans les séries policières des années 1970 et remis au goût du jour par Spike Jonze dans son vidéoclip des Beasty Boys «Sabotage». Or, ce procédé visuel fort dynamique détonne dans le contexte sudiste engourdi du film. À ce propos, l'illustration de certains décors miteux s'avère expressive quoiqu'un brin complaisante. Mais à côté de ses aspects sordides, le récit possède une dimension mythologique intrigante, en plus d'évoquer par moments NIGHT OF THE HUNTER de Charles Laughton ou BADLANDS de Terrence Malick, incidemment coproducteur du film. L'interprétation est dominée par le vigoureux Josh Lucas et l'intense Jamie Bell, qui a bien changé depuis BILLY ELLIOT.
Texte : Louis-Paul Rioux