L’AVIS DE MEDIAFILM

Cinq têtes ne valent pas toujours mieux qu'une: c'est ce qu'on constate en apprenant que l'écriture de WITHOUT A PADDLE a nécessité la contribution de cinq scénaristes. Sorte de pastiche du DELIVERANCE de John Boorman (avec figuration de Burt Reynolds à la clé), ce film fourre-tout tente à la fois de susciter le rire et de faire une apologie de l'amitié virile qui se voudrait touchante, mais il échoue lamentablement sur les deux fronts. Hésitant constamment entre l'humour de mauvais goût et quelques incursions plus dramatiques, le récit avance à la va-comme-je-te-pousse. La photographie, assez quelconque, ne prend de réelles couleurs que lors des séquences en canot, sans rehausser la facture relâchée d'une mise en scène commise par un habitué des comédies d'Adam Sandler. Les trois comédiens principaux n'ont guère l'occasion de démontrer ici leur talent comique, se retrouvant pris avec des personnages mal dessinés qui changent d'humeur au gré des caprices du récit. Si bien que seules les premières minutes du film, qui prennent l'allure d'un «home movie» montrant les frasques enfantines des protagonistes, suscitent un certain intérêt.

Texte : Jean-Philippe Gravel