L’AVIS DE MEDIAFILM

Si on ne compte plus les comédies qui s'inspirent de certaines modes des années 1970 pour se donner une allure kitsch, ANCHORMAN est sans doute la première à s'inscrire dans le monde des bulletins de nouvelles. Les auteurs partent de l'idée qu'à cette époque, les officines de l'information télévisée demeuraient la chasse gardée d'hommes tels que le personnage macho et incompétent qu'interprète Will Ferrell, avant que quelques journalistes courageuses ne prennent cette bastille d'assaut. Or, on aura compris que le récit d'ANCHORMAN, présenté à la blague comme le point tournant de ce «progrès historique», sert d'abord de prétexte à une accumulation de moments loufoques diversement inspirés. Le mot d'ordre étant de miser d'abord sur la quantité, le film pratique un humour de surenchère qui, dans l'exagération des situations et des comportements, tend à faire oublier les notations plus justes sur le milieu qu'il caricature. Cela dit, l'avalanche des gags, et notamment des dialogues truffés de comparaisons et d?énoncés savoureusement absurdes, rendent ce divertissement somme toute agréable. Ancien habitué de l'émission SATURDAY NIGHT LIVE, Will Ferrell offre en Ron Burgundy une composition à la fois caricaturale et attachante, ce qui s'applique également à la plupart des comédiens qui l'entourent.

Texte : Jean-Philippe Gravel