G.-B. 2004. Comédie dramatique de Charles Dance avec Judi Dench, Maggie Smith, Daniel Brühl. En 1936, dans un village côtier de l'Angleterre, deux soeurs âgées accueillent chez elles un jeune naufragé polonais qui s'avère être un violoniste prodige. Récit attachant et sensible traité avec un humour délicat. Relations entre les personnages dessinées avec assez de finesse. Réalisation empreinte de pittoresque. Interprétation savoureuse.
En 1936, dans un village côtier de l'Angleterre, deux soeurs âgées accueillent chez elles un jeune naufragé polonais qui s'avère être un violoniste prodige. Récit attachant et sensible traité avec un humour délicat. Relations entre les personnages dessinées avec assez de finesse. Réalisation empreinte de pittoresque. Interprétation savoureuse.
Cette première réalisation de l'acteur Charles Dance évoque avec une belle délicatesse l'attirance physique que ressent une femme âgée envers un jeune homme qui pourrait être son petit-fils et qui, d'ailleurs, ne voit en elle qu'une figure maternelle. Ce touchant personnage de vieille dame très digne qui doit étouffer son désir est l'élément le plus réussi de cette agréable et pittoresque chronique villageoise. Les enjeux dramatiques y sont toutefois un peu minces, ce qui incite l'auteur à introduire dans le récit certains éléments un peu factices ayant pour but de créer un semblant de suspense qui ne mène nulle part (le médecin du village se persuade que la peintre et le jeune musicien sont des espions à la solde des Allemands). Toutefois, les relations entre les personnages sont dessinées avec suffisamment de finesse et de touches comiques savoureuses pour compenser les quelques petits artifices du scénario. En outre, la réalisation profite au maximum du contexte bucolique de ce village côtier bordé de magnifiques paysages. Enfin, les grandes Judi Dench et Maggie Smith donnent la pleine mesure de leur talent en soeurs inséparables, alors que le jeune Daniel Bruhl incarne avec charme et spontanéité l'objet de leur attention. Soulignons également la composition très drôle de Miriam Margolyes en domestique revêche.
Texte : Martin Girard