É.-U. 2004. Comédie dramatique de Todd Solondz avec Rachel Corr, Stephen Adly Guirgis, Ellen Barkin. Forcée par sa mère à se faire avorter, une adolescente du New Jersey décide de fuguer et vit diverses expériences plus ou moins pénibles. Fable cruelle exposant sur un ton détaché ou cynique les vicissitudes de la société. Satire parfois un peu lourde. Quelques longueurs. Mise en scène discrète. Excellente distribution dans laquelle huit personnes interprètent le rôle principal.
Forcée par sa mère à se faire avorter, une adolescente du New Jersey décide de fuguer et vit diverses expériences plus ou moins pénibles. Fable cruelle exposant sur un ton détaché ou cynique les vicissitudes de la société. Satire parfois un peu lourde. Quelques longueurs. Mise en scène discrète. Excellente distribution dans laquelle huit personnes interprètent le rôle principal.
À l'instar du prénom Aviva, qui se lit de la même façon à l'endroit et à rebours, le cinquième long métrage de Todd Solondz traite sous le même pied tous ses personnages, qu'ils soient de droite ou de gauche. Divisé en chapitres marquant les différentes étapes de ce voyage initiatique, PALINDROMES se veut sans doute une tentative de cinéma cubiste, car huit acteurs, de taille, d'âge, d'apparence physique, de race et de sexe différents, incarnent l'héroïne, éliminant d'emblée toute identification possible avec celle-ci de la part du spectateur. Exposant les vicissitudes de la société (viol, pédophilie, meurtre, etc.), tout en affichant un certain détachement cynique, le réalisateur de HAPPINESS poursuit, avec cette farce cruelle et pessimiste, son entreprise de démolition de la famille américaine et de dissection de son mal-être, mais verse parfois dans la satire un peu lourde. Le film ne va d'ailleurs pas sans quelques longueurs, notamment lors de la séquence chez les Sunshine. Par contre, les mythes de l'Amérique y sont convoqués, rappelant par moments des classiques tels THE NIGHT OF THE HUNTER et FREAKS. Si la mise en scène demeure somme toute discrète malgré le procédé narratif peu banal, l'ensemble se trouve bien servi par une distribution hétéroclite mais excellente.
Texte : Jean Beaulieu