Can. 2004. Drame de Jean Beaudin avec Noémie Godin-Vigneau, David La Haye, Juliette Gosselin. En 1759, à Québec, les amours d'une jeune mère veuve et d'un coureur des bois connaissent une issue tragique. Scénario épisodique et peu convaincant. Contexte historique valable servant de toile de fond à une romance truffée de clichés. Dialogues frôlant parfois le ridicule. Réalisation appliquée. Musique envahissante et appuyée. Interprétation sincère.
En 1759, à Québec, les amours d'une jeune mère veuve et d'un coureur des bois connaissent une issue tragique. Scénario épisodique et peu convaincant. Contexte historique valable servant de toile de fond à une romance truffée de clichés. Dialogues frôlant parfois le ridicule. Réalisation appliquée. Musique envahissante et appuyée. Interprétation sincère.
Plus gros budget de l'histoire du cinéma québécois (33 000 000$), tourné simultanément en français et en anglais avec une distribution internationale, NOUVELLE-FRANCE, qui se proposait de revenir sur un épisode douloureux de notre histoire tout en s'inspirant librement du récit de La Corriveau, générait de grandes attentes. Hélas, le résultat laisse beaucoup à désirer. Épisodique à la manière d'une série télévisée, le scénario ne convainc guère. Si le contexte historique s'avère valable, il sert essentiellement de toile de fond à une intrigue sentimentale fertile en trahisons de toute sorte, qui apparaît plutôt fabriquée et bourrée de clichés. Mais le principal problème du film réside dans son traitement, grandiloquent et sans humour, qui oblige en outre le spectateur à se farcir de la première à la dernière minute la musique pompière de Patrick Doyle, qui vient appuyer sans subtilité tous les moments dramatiques du récit. Appliquée et dénuée d'invention, la mise en scène est totalement dépourvue du souffle épique que réclamait le sujet. Néanmoins, les interprètes livrent des performances sincères, même s'ils doivent débiter des dialogues qui frôlent parfois le ridicule, dans un français international très peu crédible pour l'époque décrite.
Texte : Louis-Paul Rioux