
Moolaadé




Moolaadé

L'avis de Mediafilm
À 82 ans, Ousmane Sembène (LE MANDAT, EMITAÏ, GUELWAAR) persiste dans la veine du cinéma engagé, livrant avec MOOLAADÉ une virulente dénonciation du rite de l'excision, toujours pratiqué de nos jours dans 38 des 54 États membres de l'Union Africaine. De fait, le film précise que cet acte de mutilation du corps de la femme n'est aucunement promulgué par le Coran, contrairement à la croyance entretenue par le très patriarcal conseil du village. N'ayant rien perdu de sa maîtrise de la mise en scène, Sembène expose avec clarté les enjeux dramatiques de l'intrigue, malgré la multiplicité des personnages et des lieux, créant du coup une chronique villageoise aussi vivante que colorée. Car l'auteur parvient, à travers des images composées avec soin, à décrire une communauté où les traditions et les rituels archaïques cèdent tranquillement le pas aux progrès technologiques favorisant une ouverture sur le monde. L'action emprunte largement le point de vue d'un personnage de vendeur ambulant, un dragueur peu subtil doublé d'un commerçant peu scrupuleux, mais qui se révèle un des rares personnages masculins à faire preuve d'une réelle humanité. Dominée par la solide et touchante Fatoumata Coulibaly, l'interprétation offre un heureux mélange de naturel et de stylisation.

Synopsis

Année
2004Genre
Drame socialDurée
124 min.Origine
SénégalImages





