É.-U. 2004. Drame de moeurs de Jacob Aaron Estes avec Rory Culkin, Scott Mechlowicz, Trevor Morgan. Des jeunes invitent un camarade de classe rustaud et querelleur à une randonnée sur une rivière avec l'intention de l'humilier. Regard nuancé sur le phénomène de la violence chez les jeunes. Sens du détail psychologique éloquent. Intensité dramatique habilement modulée. Milieu social décrit de façon réaliste. Interprètes bien dirigés.
Des jeunes invitent un camarade de classe rustaud et querelleur à une randonnée sur une rivière avec l'intention de l'humilier. Regard nuancé sur le phénomène de la violence chez les jeunes. Sens du détail psychologique éloquent. Intensité dramatique habilement modulée. Milieu social décrit de façon réaliste. Interprètes bien dirigés.
Dans de nombreux films destinés à un jeune public, on retrouve des confrontations entre des élèves modèles et pacifiques et des camarades de classe belliqueux qui les prennent comme souffre-douleur. C'est le syndrome du «bully», généralement illustré de la façon la plus manichéenne possible, en particulier dans les innombrables comédies sportives pour enfants. MEAN CREEK pose un regard beaucoup plus réaliste et nuancée sur cette réalité. D'abord, le récit est campé de façon très convaincante, presque documentaire, dans le décor banal d'une petite ville de l'Amérique profonde où les jeunes de différentes classes sociales fréquentent la même école. On sent très vite une violence latente mijoter au creux du désoeuvrement de ces adolescents qui semblent évoluer sans encadrement parental. Toutefois, c'est en retrait de la ville, dans un cadre magnifiquement sauvage, que le récit va tourner à la tragédie. Retour littéral et métaphorique à la nature, la descente de rivière va exposer à vif les drames intérieurs que vivent ces jeunes, dans une sorte de huis clos flottant dont l'intensité dramatique est fort habilement modulée. Écrit avec un sens du détail psychologique éloquent, MEAN CREEK est réalisé sobrement, dans un style naturaliste convaincant, et les jeunes interprètes s'avèrent fort bien dirigés.
Texte : Martin Girard