É.-U. 2004. Comédie fantaisiste de Frank Oz avec Nicole Kidman, Matthew Broderick, Bette Midler. Une mère dépressive constate que la majorité des épouses de sa nouvelle ville de banlieue ont subi des transformations de personnalité. Adaptation incohérente du roman d'Ira Levin. Mélange boiteux de thriller et de satire sociale. Quelques répliques mordantes. Réalisation colorée mais manquant d'unité. Talentueux interprètes peu à l'aise.
Une mère dépressive constate que la majorité des épouses de sa nouvelle ville de banlieue ont subi des transformations de personnalité. Adaptation incohérente du roman d'Ira Levin. Mélange boiteux de thriller et de satire sociale. Quelques répliques mordantes. Réalisation colorée mais manquant d'unité. Talentueux interprètes peu à l'aise.
Le livre «The Stepford Wives» d'Ira Levin a été adapté une première fois au cinéma en 1975 par Brian Forbes. Fidèle au romancier, ce dernier a réalisé un thriller plutôt modeste mais parfois angoissant, qui prenait la forme d'une fable macabre sur les craintes des hommes face aux avancées du féminisme. Près de trente ans plus tard, Frank Oz et son scénariste Paul Rudnick (IN & OUT) ont concocté un remake pour le moins déconcertant. Le thème au centre du roman de Levin n'étant plus tellement d'actualité, Rudnick a essayé de le moderniser en prenant cette fois pour cible les tenants purs et durs d'un retour aux valeurs conservatrices, ajoutant même la dimension homosexuelle dans l'équation. Or, si on excepte quelques répliques mordantes, les intentions du scénariste demeurent pour l'essentiel lettre morte. Mais plus grave encore, en transformant un thriller au ton sérieux en une comédie satirique et fantaisiste qui se déploie dans une mise en scène colorée et extravagante, Oz et Rudnick ont dénaturé le propos de Levin, en plus d'enlever toute efficacité aux quelques moments de suspense. En outre, un étonnant happy end, qui aurait été ajouté à la dernière minute, rend rétrospectivement l'intrigue totalement incohérente. Dans les circonstances, les talentueux interprètes semblent souvent mal à l'aise.
Texte : Louis-Paul Rioux