L’AVIS DE MEDIAFILM

Avec ce rôle de voyageur un peu lunaire mais débrouillard qui se retrouve «naufragé» pendant des mois dans un immense aéroport, Tom Hanks revisite certains traits des personnages qu'il incarnait dans FORREST GUMP et CAST AWAY, notamment la candeur, la perspicacité, la joie de vivre et l'abnégation. Il s'agit donc d'un rôle que l'acteur aborde avec aisance dans un mélange attendu de charme et d'humour. Steven Spielberg est lui aussi en terrain connu avec cette histoire peuplée de personnages attachants où le pathétique côtoie l'euphorie sur fond de sentimentalité parfois sirupeuse. L'humanisme et l'optimisme un peu naïfs du réalisateur sont au rendez-vous dans cette vision parfois presque enfantine des rouages de la société, l'aéroport devenant une sorte de microcosme. Même les passages les plus mélodramatiques baignent dans un climat de fantaisie, surtout que le terminal est souvent éclairé de façon irréelle, comme si toute l'histoire se déroulait dans une bulle perchée sur un nuage entre ciel et terre. Le scénario est mollement construit et a tendance à s'éparpiller, mais il contient de nombreux détails loufoques et savoureux. En outre, Spielberg n'a rien perdu de son brio technique, se montrant particulièrement imaginatif dans sa façon d'utiliser le décor de l'aéroport.

Texte : Martin Girard